TOULOUSE, 06 jan 2014 (AFP) – La mère d’un jeune jihadiste français parti
en Syrie combattre les troupes de Bachar al-Assad vient d’apprendre par SMS sa
mort dans une opération kamikaze, quelques mois après celle de son demi-frère,
rapportent France 2 et Libération.
Dominique Bons a reçu le 2 janvier un SMS lui annonçant la mort de son fils
Nicolas, 30 ans, indique le quotidien lundi. « J’ai rappelé le numéro syrien
affiché sur mon portable. Un homme parlant le français m’a expliqué que
Nicolas s’était fait exploser avec un camion avec un autre combattant le 22
décembre, dans la région de Homs », dit Dominique Bons.
Le demi-frère de Nicolas, Jean-Daniel, 22 ans, avait été tué début août.
Tous deux avaient rejoint la Syrie en mars, via l’Espagne et la Turquie,
faisant croire alors à leurs proches qu’ils s’envolaient pour la Thaïlande.
Là-bas, ils auraient rejoint les rangs de l’Etat islamique en Irak et au
Levant, une formation proche d’Al-Qaïda.
Les deux demi-frères, originaires de Toulouse, étaient apparus début
juillet dans une vidéo de propagande, où Nicolas, kalachnikov et Coran en
main, se réjouissait d’avoir réussi à convertir son cadet.
« El Hamdullillah, Allah, il a guidé mon frère », et « un an après moi, mon
frère, il a accepté l’islam », expliquait Nicolas, présenté sur la vidéo comme
Abu Abd Al Rahman.
Cette vidéo était destinée à encourager « les frères » à venir « le rejoindre
dans la terre qu’Allah a bénie » et comprenait un appel à François Hollande à
se convertir à l’islam, à désavouer ses « alliés juifs et américains » et à se
retirer du Mali.
S’exprimant sur le parcours de son fils et sa conversion à l’islam, la mère
de Nicolas a expliqué sur France 2 que cela avait été « un grand choc »
d’apprendre qu’il était parti « faire la guerre; ça nous tombe dessus comme ça,
on ne s’y attend pas. Au début, il y a eu une conversion à l’islam, ça c’est
pas vraiment grave, c’est la suite qui est grave et ça, on le voit pas
arriver », a-t-elle dit.
Selon des spécialistes du renseignement, plusieurs centaines de Français
sont partis combattre en Syrie ou voudraient le faire. Ces mouvements
constituent l’une des principales sources de préoccupation des services
antiterroristes français.
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