d’Arafat (PAPIER GENERAL,ACTUALISATION)
Par Hossam EZZEDINE
palestinienne était sous pression jeudi pour saisir la justice internationale
de la mort de Yasser Arafat après la publication d’un rapport médical
confortant la thèse d’un empoisonnement, une voie semée d’obstacles politiques
et juridiques.
« Nos résultats soutiennent raisonnablement la thèse de l’empoisonnement », a
résumé le Dr François Bochud, directeur de l’Institut de radiophysique
chaîne qatarie Al-Jazeera, précisant qu’il s’agissait de l’hypothèse « la plus
cohérente » par rapport aux constatations.
L’équipe suisse a mesuré sur les échantillons biologiques de Yasser Arafat
des doses de polonium jusqu’à 20 fois supérieures à la norme, a souligné le Dr
Bochud lors d’une conférence de presse, reconnaissant néanmoins ne pas pouvoir
déterminer avec certitude la cause de la mort.
Les raisons de la mort du dirigeant historique palestinien le 11 novembre
Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l’avoir empoisonné.
« De la même manière qu’une commission d’enquête internationale a été formée
sur le meurtre de (l’ex-Premier ministre libanais) Rafic Hariri, il doit y
avoir une commission internationale pour enquêter sur le meurtre du président
Arafat », a déclaré à l’AFP Wassel Abou Youssef, membre du Comité exécutif de
l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
« Les résultats ont montré qu’Arafat avait été empoisonné au polonium, une
substance qui est détenue uniquement par des États », a-t-il souligné.
encerclé par l’armée israélienne dans la Mouqataa, siège de la présidence
palestinienne à Ramallah — ne soit pas tué par nos soldats », a affirmé à
l’AFP Raanan Gissin, porte-parole et conseiller du Premier ministre de
l’époque, Ariel Sharon.
Une conférence de presse de la commission d’enquête sur la mort d’Arafat
est prévue vendredi à 08H00 GMT à Ramallah (Cisjordanie).
« C’est aussi pour cette raison que Sharon a permis l’évacuation vers un
hôpital en France d’Arafat lorsqu’il s’est avéré qu’il était mourant », a
assuré M. Gissin, qualifiant ses propos de l’époque déplorant qu’Arafat soit
opérationnelles ».
« Faire émerger des dirigeants plus conciliants »
Mais pour les Palestiniens, le rapport médical suisse, qui évoque le
précédent d’Alexandre Litvinenko, un ancien membre des services secrets russes
réfugié à Londres et assassiné au polonium en 2006, ne fait que confirmer une
conviction bien ancrée de l’implication d’Israël.
« Le but d’Israël en tuant Arafat était de chambouler la scène palestinienne
et de faire émerger une direction palestinienne plus conciliante, pour
parvenir à un accord aux termes d’Israël », explique le politologue Abdelmajid
Souilem, en allusion à l’actuel président Mahmoud Abbas.
La publication des résultats tombe à un moment très délicat pour la
direction palestinienne, engagée dans des négociations de paix difficiles avec
Israël, souligne l’analyste Hani al-Masri.
« Les Palestiniens attendent maintenant des mesures de leurs dirigeants pour
suivre ces résultats », estime-t-il, rappelant l’engagement pris par M. Abbas
de suspendre toute démarche auprès des organisations internationales pendant
les neuf mois impartis aux pourparlers.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a appelé tous les mouvements à faire pression
l’occupation, compte tenu des graves résultats de l’analyse de la dépouille
d’Arafat et prendre des mesures concrètes afin de découvrir ceux qui sont
impliqués dans le crime ».
Lors des prélèvements sur la dépouille, le 27 novembre 2012, le président
de la commission d’enquête palestinienne Tawfiq Tiraoui avait annoncé que si
les résultats confirmaient la thèse de l’empoisonnement, les dirigeants
palestiniens saisiraient la Cour pénale internationale (CPI).
Cette démarche paraît compromise dans l’immédiat, à la fois par
par une procédure juridique déjà lancée en France.
Dans des interviews télévisées, la veuve du dirigeant palestinien, Souha
Arafat, qui a déposé plainte en 2012 en France, déclenchant une information
judiciaire pour assassinat, a affirmé que le polonium lui avait sans doute été
Une soixantaine d’échantillons biologiques avaient été prélevés dans la
tombe de Yasser Arafat à Ramallah, puis répartis pour analyse entre les trois
équipes d’enquêteurs, suisse, française et russe, les conclusions des deux
dernières n’étant pas encore connues.
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