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La carte de France de la radicalisation djihadiste

Entre avril 2014 et mai 2015, 4 091 personnes ont été signalées comme étant en voie de radicalisation djihadiste en France. Telles sont les données recueillies par le Centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR). Des chiffres à interpréter « avec prudence », précise le rapport de l’Assemblée nationale sur le suivi des filières djihadistes.

Des signalements venus des familles

Les signalements sont le fait, en général, des familles. À ce jour, 9 % des personnes signalées sont déjà parties, principalement en Syrie. On signale des départs par familles entières, et pas seulement des jeunes ou des adolescents à l’insu de leur famille. Plus de la moitié des personnes ayant rejoint Daesh étaient jusqu’ici inconnues des services, avec un afflux de jeunes issus de la classe moyenne et non de familles défavorisées, ainsi que l’a souligné le chercheur Farhad Khosrokhavar de l’Ehess lors de son audition devant la commission parlementaire.

Avec 67 signalements, l’Isère, où s’est produit l’attentat contre l’usine Air Products, est un département relativement important par rapport à la moyenne française. Il fait partie des six principales régions touchées par le phénomène : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées. On trouve ainsi 160 signalements en Seine-Saint-Denis, 156 signalements en Seine-et-Marne comme dans le Rhône, 151 signalements dans les Alpes-Maritimes, 145 à Paris, 130 dans le Val-de-Marne, 128 dans les Yvelines, 125 dans le Val-d’Oise, 124 dans les Hauts-de-Seine, 114 dans le Nord…

Une majorité de jeunes filles parmi les mineurs

Sur les 4 091 signalements, un quart concerne les mineurs et 35 % des femmes. Chez les mineurs, la part des jeunes filles s’élève à 56 %. Les convertis à l’islam composeraient 41 % des personnes signalées. Toutefois, le rapport de l’Assemblée nationale suppose que ce dernier chiffre est biaisé. Les familles de culture arabo-musulmane utilisent moins le dispositif de signalement. « La proportion importante de signalements concernant des femmes peut, quant à elle, s’expliquer par une attention plus importante des familles à leur égard », prévient également le rapport.

 

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