Coup dur pour le tourisme en Israël ! La baisse est significative, puisque d’après les
derniers chiffres, le recul avoisinerait les 18 % par rapport aux années précédentes. Les
touristes du monde entier boudent la destination. Par peur certainement… Un constat
qui ne manque pas d’ironie quand on sait que le pays n’a jamais été aussi sûr depuis sa
création, mais surtout qu’il l’est sans doute bien plus que nos propres lieux d’habitation.
Comparons par exemple avec ce qu’il se passe en Europe. Combien d’enfants agressés au
retour de l’école, de jeunes filles que l’on n’ose pas laisser sortir seules le soir, de
craintes, lorsqu’un ado ou une personne âgée rentre de la synagogue avec sa kippa sur la
tête ? Alors qu’en Europe, nos fenêtres et nos portes sont closes lorsque le soleil se
couche, les Israéliens, eux, profitent, autant que faire se peut, des joies simples de la vie.
Les ados rient, sortent et dansent jusqu’à l’aube. Les enfants profitent de la plage ou des
rues en mangeant des fruits ou des concombres, à l’heure où la fraîcheur retrouve droit
de cité. Là-bas, la solidarité est un maître-mot, l’éducation et la protection des jeunes est
l’affaire de tous. Là-bas qu’on ait de l’argent ou qu’on n’en ait pas, la vie et la joie sont
des notions précieuses, que l’on célèbre comme des trésors, parce que l’on a appris de la
plus dure des manières qu’à tout moment on peut nous les enlever…
L’année prochaine à Jérusalem, disons-nous depuis des générations, à chaque fête juive,
à chaque prière. Une phrase pleine d’espoir, mais aussi de promesses, d’engagement. Un
juif, quel que soit l’endroit où il vit, gardera toujours le regard rivé vers le Kotel, les
rêves habités par la lumière dorée qui envahit les rues de Jérusalem, lorsque le soleil tire
sa révérence. Cet amour qui habite nos cœurs pour notre patrie lointaine est peut-être
plus fort encore chez les juifs de France que dans n’importe quelle communauté. En tout
cas, j’ai la faiblesse et la fierté de le penser. Car cette année encore, les juifs de France
répondront massivement présents à l’appel, cette année comme par le passé. Pendant
l’été 2014, alors que le monde entier, à quelques rares exceptions près, crachait son
venin sur Israël, les juifs français ont fait fi de la peur, des doutes et de la guerre pour
soutenir l’Etat hébreu. Lorsqu’on demandait aux vacanciers pourquoi ils venaient quand
même, ils répondaient : « On ne peut pas aimer Israël seulement quand tout va bien.
C’est maintenant, plus que jamais, qu’il faut être présent et montrer notre soutien. »
Ceux-là seront au rendez-vous cette année encore. Et les autres ?
Pour la sécurité d’Israël, 73 de nos enfants sont morts durant le conflit de l’été dernier.
La grande majorité de ceux qui sont tombés pour la sécurité d’Israël sortaient à peine de
l’adolescence. La semaine dernière, je me suis rendu au cimetière d’Ashdod et je me suis
recueilli sur les tombes des soldats tombés durant la dernière guerre. Certains avaient
18, 19, 20 ans, une vie à faire, des envies, des amours, des rêves, des projets. Ils sont
morts pour nous, pour que nous, juifs de France et du monde entier, puissions être fiers
d’Israël, que ce pays soit toujours notre dernier refuge, comme il l’a été, au sortir de
l’horreur nazie. Alors je me dis que, pour ceux qui le peuvent financièrement, nous
n’avons pas le droit de les laisser tomber. Pour ces enfants tombés au champ de bataille,
nous devons faire acte de présence et leur dire que nous sommes là, bien là, que nous
pensons à eux. Que nous prions pour eux. A jamais.
Am Israel Hai
Alain Sayada