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Jean-Hugues Anglade s’en prend au personnel de bord, Thalys répond

« Abandon humain ». L’acteur Jean-Hugues Anglade, l’un des passagers piégés dans le train Amsterdam-Paris vendredi 21 août avec l’agresseur armé, a accusé les agents du Thalys de s’être enfermés dans la voiture motrice puis d’avoir refusé de leur ouvrir la porte malgré leurs appels à l’aide. Thalys a répondu au comédien.

Il était à bord du Thalys Amsterdam-Paris vendredi 21 août quand un homme a fait feu sur les passagers avant d’être maîtrisé. L’acteur Jean-Hugues Anglade est sorti de son silence samedi 22 août. Il accuse dans les colonnes de Paris-Match les agents du train de s’être enfermés dans la voiture motrice puis d’avoir refusé d’ouvrir la porte aux voyageurs en panique, et ce malgré leurs appels à l’aide. Il évoque un « abandon inhumain ».

Jean Luc Anglade
Jean Luc Anglade

« Il tire ! Il tire ! Il a une kalachnikov ! »

Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire, il revient minute par minute sur l’attaque. « Nous avons entendu des passagers hurler en anglais : « Il tire ! Il tire ! Il a une kalachnikov ! » J’étais avec mes deux enfants et ma compagne, autour de nous, il y avait une quinzaine de passagers. »

« Tout à coup, des membres du personnel navigant ont couru dans le couloir, le dos courbé. Leurs visages étaient blêmes. Ils se dirigeaient vers la motrice, leur wagon de travail. Ils l’ont ouvert avec une clef spéciale, puis se sont enfermés à l’intérieur. Le tireur était à quelque dizaines de mètres de nous, dans le wagon numéro 12« , a-t-il souligné.

« J’ai pensé que c’était la fin, que nous allions mourir »

« Nous étions dans la voiture 11, la dernière. L’homme armé venait vers nous, il était déterminé. J’ai pensé que c’était la fin, que nous allions mourir, qu’il allait tous nous tuer. (…) Nous étions prisonniers de ce train et il était impossible de s’échapper de ce cauchemar. Nous étions piégés dans une souricière !« , a-t-il ajouté.

« On cherchait tous une issue, un moyen de s’enfuir, de survivre. J’ai brisé la vitre pour tirer l’alarme pour arrêter le Thalys. Le verre a méchamment entaillé mon majeur jusqu’à l’os, et les machines ont ralenti. Mais nous étions toujours bloqués à l’intérieur« , a poursuivi le comédien.

« Nous hurlions : Ouvrez ! »

Le comédien accuse les agents de la SNCF de les avoir abandonnés. »Dos au mur. Collés les uns aux autres contre la porte métallique de la motrice. Nous tapions dessus, nous criions pour que le personnel nous laisse entrer, nous hurlions « Ouvrez ! » On voulait qu’ils réagissent ! En vain… Personne nous a répondu. Silence radio », a-t-il expliqué.

« Cet abandon, cette détresse, cette solitude, c’était terrible et insupportable ! C’était, pour nous, inhumain. Les minutes paraissaient des heures. J’ai protégé de tout mon corps mes enfants, leur répétant en boucle que tout allait bien ».

« Les passagers ne réalisaient pas que ça allait être le carnage. C’était calme et digne. Nous étions totalement à la merci des balles qui allaient nous déchirer les corps… Nous attendions la mort ».

La réponse de Thalys

Agnès Ogier, directrice générale de la compagnie, réfute la version de l’acteur comme elle l’a expliqué dans le Figaro. « Un de nos contrôleurs se trouvait à proximité du tireur. Il a senti les balles siffler. Il a pris avec lui les cinq ou six passagers qui étaient autour de lui et les a emmenés dans le local à bagages encombrants, le « fourgon », a-t-elle souligné. « L’idée du contrôleur était de tirer le signal d’alarme pour alerter le conducteur et faire arrêter le train. Il ne fallait surtout pas qu’il poursuive sa route jusqu’à Paris avec un tireur à bord« , a-t-elle ajouté.

Elle n’en veut toutefois pas au comédien. « Lui et tous les passagers ont vécu un choc, tout s’est passé très vite. Nous avons tous besoin d’un peu de temps pour comprendre ce qui s’est passé. »

Place aux héros

Jean-Hugues Anglade revient également dans son entretien sur l’intervention des Américains qui a sauvé la vie à de nombreuses personnes. « Puis, un jeune homme, Anthony Sadler, a accouru dans notre voiture, criant que le tireur était maîtrisé par des soldats américains en permission, que tout allait bien. »

« Il nous a rassurés, il cherchait des couvertures de survie et une trousse de secours pour les deux blessés graves. Il a tapé à la porte de la motrice, mais sans succès, une fois encore. Nous étions hors de danger. »

« Nous sommes en vie, et c’est l’essentiel »

« Ce matin, je vais bien. J’ai eu cinq points de suture, mais le tendon n’est pas atteint. Nous sommes choqués, mais nous sommes en vie, et c’est l’essentiel. Nous étions au mauvais endroit, mais avec les bonnes personnes. C’est un miracle. Nous avons eu une chance incroyable d’avoir ces soldats américains. Je veux rendre hommage à leur courage héroïque, et les remercier, sans eux, nous serions tous morts« , a-t-il conclu dans Paris-Match.

 

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