Le parti de centre-gauche de l’Union sioniste lance une campagne électorale plus aggressive
Tandis que les leaders des grands partis en lice aux élections législatives israéliennes ont accepté de participer à un débat télévisé, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’a pas encore confirmé sa présence et se montre frileux face à cette initiative.
Le dirigeant du Likoud « considère » sa décision, a rapporté mercredi le journal économique israélien Globes, qui annonce les conditions énumérées par le Premier ministre.
Netanyahou a exigé que le débat ait lieu après son discours au Congrès américain prévu pour le 3 mars, soit 15 jours avant les élections, mais également que ses rivaux de l’Union sioniste, Yitzhak Herzog et Tzipi Livni partagent leur temps de parole en deux. Le Premier ministre refuse par ailleurs de débattre face aux autres partis.
Yitzhak Herzog (Union sioniste), Yair Lapid (Yesh Atid), Zahava Gal-On (Meretz), Naftali Bennett (Foyer juif), Avigdor Lieberman (Israel Beitenou), Ayman Odeh (Liste arabe unifiée), Aryeh Deri (Shass), Eli Yishai (Yahad) et Moshe Kahlon (Koulanu) ont auparavant annoncé leur participation au débat.
La presse et la télévision israéliennes ont fait leurs choux gras de l’hésitation du chef du gouvernement relayant avec ferveur les atermoiements de Netanyahou. Pourtant, le débat préélectoral ne fait pas partie des mœurs israéliennes. Les différentes chaînes se disputent également la préséance de la diffusion du débat, la chaîne 2 israélienne (Aroutz 2) étant à l’origine de l’initiative innovatrice dans le paysage démocratique de l’Etat hébreu.
Si le Likoud ne se prononce pas officiellement sur la participation de Netanyahou au débat, le parti du Premier ministre affirme que les « options restent ouvertes ».
Ce dernier n’a pas participé à un débat télévisé en période préélectorale depuis 1996 contre Shimon Peres, Premier ministre de l’époque.
Le revers de l’Union sioniste: la jeune garde en action
Yitzhak Herzog, le dirigeant du parti travailliste qui a fondé une liste commune – l’Union sioniste – avec la dirigeante de centre gauche Tzipi Livni, a lancé un défi à Netanyahou sur les réseaux sociaux le 5 février.
« Donc, Bibi, vous refusez de débattre avec moi ? Quelle est votre problème ? Avez-vous peur de moi ? », avait-il lancé début février dans une vidéo Facebook, le réseau social s’étant révélé être la principale plateforme de communication de cette campagne électorale israélienne.
Si les débuts de la campagne se sont montrés timides du côté de la liste qui réunit le parti travailliste israélien Avoda représenté par Yitzhak Herzog et le parti de centre gauche de Tzipi Livni Hatnua, l’Union sioniste a sonné le glas cette semaine d’un véritable tournant électoral.
Présent sur Facebook, Twitter, internet, le programme de l’Union sioniste est traduit dans plusieurs langues.
Un officiel du parti aurait par ailleurs critiqué le pendant « agressif » de la croisade « anti-Bibi », a rapporté jeudi le site israélien Ynet.
« Nous sommes faibles sur la campagne et très forts sur le terrain. Nous avons besoin de réorganiser les choses et de renforcer notre campagne de relations publiques », a déclaré ce responsable à Ynet.
Netanyahou et l’Union sioniste s’affrontent de manière frontale. Le slogan du parti de centre gauche « Nous ou Lui », a été contré par « Moi ou eux » par Netanyahou.
Des affiches publicitaires de l’Union sioniste montrant le Premier ministre – notamment en français – ont recouvert les rues du pays, tandis que des vidéos inondent le web, les uns et les autres se tirant mutuellement à boulets rouges
« Il achète des crèmes glacées pour 10.000 shekels, vous n’avez même pas de quoi acheter du cottage. Seuls les pigeons votent Netanyahou », peut-on lire en slogan illustrant un portrait du Premier ministre.
Deux autres affiches ont été aperçues: « En Israël, un enfant sur trois a faim. Lui, il prend un petit-déjeuner à 20.000 shekels. Seuls les pigeons votent Netanyahou ».
Sur la question sécuritaire, l’Union sioniste attaque également le Premier ministre: « depuis 15 ans, le sud d’Israël est la cible des roquettes. Lui, il n’est fort que pour les slogans ».
Le professeur Manuel Trajtenberg économiste israélien réputé, a par ailleurs décidé de rejoindre l’Union Sioniste et est annoncé comme le futur ministre de l’Economie et des Finances en cas de victoire du parti.
De son côté, la Liste arabe unifiée a lancé sa campagne en hébreu mercredi à l’aune des prochaines élections du 17 mars, et annonce que son public cible rassemblera Juifs et Arabes « qui veulent lutter pour l’égalité, la démocratie et la paix. »
La campagne, qui se déroulera sous le titre « la liste commune, ma réponse au racisme », a été lancée lors d’un événement à Tel Aviv avec la participation des dirigeants des quatre partis de la Liste arabe unifiée, menée par Ayman Odeh.