La députée arabe israélienne Hanin Zoabi,
l’une des figures politiques les plus controversées d’Israël, pourra bien se
présenter aux législatives de mars, la Cour suprême ayant invalidé mercredi
l’interdiction prononcée contre elle par la commission électorale.
La Cour suprême a également remis en selle un membre de la droite radicale
israélienne, Baruch Marzel, lui aussi frappé d’interdiction la semaine passée
par la commission électorale.
« Elle peut être candidate », a dit à l’AFP un porte-parole des cours
israéliennes, à propos de Mme Zoabi, qui avait été disqualifiée à
l’instigation des partis Likoud (droite) et Israel Beitenou (droite
ultra-nationaliste). Ces derniers l’accusent de défendre la lutte armée contre
Israël et estiment qu’elle ne peut donc pas siéger au parlement.
La décision de la Cour suprême, prise par huit voix contre une selon
l’avocat de la députée, n’est pas une surprise. La Cour avait déjà invalidé
une semblable décision de la commission quand celle-ci avait disqualifié Mme
Zoabi avant les législatives de 2013 pour avoir « pris le parti des ennemis
d’Israël » en participant à une tentative de briser le blocus de Gaza à bord du
ferry turc Mavi Marmara en 2010.
Mme Zoabi, 45 ans, est l’une des personnalités les plus attaquées de la
politique israélienne. Députée depuis 2009, elle est considérée par ses
adversaires comme une ennemie de l’intérieur car elle rejette l’idée d’Israël
comme Etat juif et juge irréaliste une vision de deux Etats palestinien et
israélien coexistant.
Mme Zoabi, du parti Balad, est en 7ème position sur la liste que présentent
les quatre principaux partis arabes israéliens. Ces derniers font pour la
première fois liste commune aux législatives.
Représentant un Israélien sur cinq, les Arabes israéliens sont les
descendants des Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël
en 1948. Les partis arabes israéliens totalisent 12 sièges sur 120 dans la
Knesset sortante.
Baruch Marzel, quant à lui, est l’un des héritiers idéologiques les plus
médiatisés de Meir Kahane, un rabbin assassiné en 1990 et fondateur du
mouvement raciste anti-arabe Kach, interdit en Israël. Son avocat assure que
son client n’a jamais tenu les propos anti-arabes ou xénophobes qui lui ont
été attribués, ou qu’ils ont été mal compris. Il dit aussi que Baruch Marzel a
publiquement pris ses distances avec l’idéologie anti-arabe de Meir Kahane.
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