Le Parlement israélien a procédé mercredi au
vote préliminaire d’un texte visant à interdire la diffusion gratuite du
quotidien Israel Hayom, totalement acquis à la cause du Premier ministre
Benjamin Netanyahu.
Le vote a été acquis par 43 voix contre 23, et 9 abstentions. Des députés
de la majorité de droite du Premier ministre ont voté pour, signe que le
journal rallie les détracteurs de tous les côtés.
Israel Hayom (Israël aujourd’hui en hébreu) est la création du
multimilliardaire américain conservateur Sheldon Adelson, une des plus grosses
fortunes du monde.
M. Adelson a lancé Israel Hayom –aujourd’hui numéro un pour la diffusion
en semaine– en 2007, avec un objectif clair: soutenir M. Netanyahu, chef de
la droite, redevenu chef du gouvernement en 2009.
Le député de l’opposition travailliste Eitan Cabel, qui a présenté le
texte, a affirmé « vouloir défendre l’existence des autres journaux », qui
souffrent de la concurrence gratuite d’un « pamphlet se livrant à un culte de
la personnalité digne de la Corée du Nord ».
Son texte prévoit qu’un journal ne peut être gratuit que pendant les six
premiers mois de son existence si sa diffusion le place parmi les quatre
premiers quotidiens et s’il a une distribution nationale.
Pour le ministre des Renseignements Youval Steinitz, un proche de M.
Netanyahu, la proposition est un texte « antidémocratique ».
L’arrêt de la gratuité d’Israel Hayom est tout sauf acquis malgré le vote
de mercredi.
Avant d’entrer en vigueur, le texte doit passer par une commission
parlementaire présidée par le député Yariv Levin, lui aussi proche de M.
Netanyahu. Il doit ensuite être voté en trois lectures par le Parlement.
Israel Hayom rafle une bonne partie du marché de la publicité et des
annonces légales et contribue ainsi à la crise des grands quotidiens nationaux
payants.
jlr/lal/vl