JERUSALEM, 29 déc 2013 (AFP) – Le gouvernement de Benjamin Netanyahu se
préparait dimanche à libérer 26 détenus palestiniens, et devait annoncer
parallèlement la construction de nouveaux logements dans les colonies, avant
une nouvelle mission de paix du secrétaire d’Etat américain John Kerry dans la
région.
Les libérations des 26 détenus devraient intervenir lundi soir, « après le
délai de 48 heures accordé pour les appels des familles de victimes auprès de
la Cour suprême », a précisé un haut responsable israélien sous le couvert de
l’anonymat.
Jusqu’à présent, la Cour suprême a systématiquement rejeté les appels
contre la libération de prisonniers palestiniens.
Le gouvernement israélien a donné samedi soir le feu vert à ces
libérations, conformément aux engagements pris auprès des Etats-Unis et des
Palestiniens lors de la reprise du dialogue direct israélo-palestinien fin
juillet.
M. Netanyahu avait accepté à l’époque la libération, en quatre étapes, de
104 prisonniers palestiniens en fonction des progrès des négociations. Deux
premiers groupes de détenus ont été libérés, le 13 août puis le 30 octobre.
« Tous les prisonniers libérés ont perpétué leurs actes avant les accords
d’Oslo (en 1993) et ont purgé entre 19 et 28 ans en prison », a précisé un
communiqué du gouvernement. « Tous ceux qui reprendraient des activités
hostiles » seront arrêtés et devront purger la totalité des peines auxquelles
ils ont été condamnés, poursuit le communiqué.
La libération du nouveau contingent de détenus doit intervenir avant
l’arrivée jeudi au Proche-Orient de John Kerry, qui tente de faire avancer les
négociations de paix.
Il s’agira du 10e voyage en Israël et en Cisjordanie de M. Kerry depuis
mars 2013. Ses dernières tournées dans la région remontent au début du mois de
décembre.
M. Kerry fait le forcing pour tenter de concilier les positions
israéliennes et palestiniennes, encore très éloignées, afin de parvenir à un
« accord-cadre » qui tracerait les grandes lignes d’un règlement final entre les
deux parties, si possible avant la fin de la période de neuf mois fixée lors
du lancement des pourparlers.
L’ambassadeur des Etats-Unis en Israël Dan Shapiro a confirmé à la radio
militaire israélienne que « l’objectif est de parvenir à un (accord) cadre pour
les négociations dans les prochains mois en vue d’un accord permanent qui
mette fin au conflit israélo-palestinien ».
Relance de la colonisation
Interrogé sur cet accord-cadre, le diplomate, qui s’exprimait en hébreu, a
souligné qu’il y avait « plusieurs options, car tout dépend des deux parties »,
sans plus d’explications.
« Il est préférable que cet accord-cadre résulte de négociations directes »,
a estimé l’ambassadeur américain, en ajoutant que ce document devait être
« suffisamment détaillé pour que les deux peuples comprennent la direction dans
laquelle sont engagées les discussions », a poursuivi M. Shapiro.
« Je ne sais pas s’il y aura une percée cette fois-ci, mais il (John Kerry)
pourrait revenir encore par la suite », a précisé l’ambassadeur, qui n’a pas
exclu que les négociations puissent se poursuivre au delà de la date butoir du
29 avril. Les Palestiniens, hostiles à tout accord « intérimaire », se disent
opposés à une telle prolongation.
Parallèlement à la libération des prisonniers, le gouvernement israélien
devrait annoncer des programmes de construction dans des colonies de
Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée, selon un haut responsable
gouvernemental israélien.
D’après la presse, cette annonce portera sur 1.400 nouveaux logements.
Toutefois, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) auraient expressément
demandé à Israël de s’abstenir de lancer des appels d’offre pour les
implantations juives en même temps que le processus de libération de détenus,
ont précisé les médias.
Mais M. Netanyahu avait prévenu la semaine dernière qu’il comptait ignorer
ces appels: « Nous ne cesserons pas un instant de bâtir notre pays, de nous
renforcer, de développer (…) les implantations », avait-il assuré.
Le ministre du Logement, Uri Ariel a refusé de préciser dimanche à la radio
militaire le nombre d’habitations qui vont être bâties dans les colonies tout
en déplorant qu’Israël « n’y construise pas assez ».
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