Jérusalem, 22 août 2015 (AFP) – L’ex-ministre israélien de la Défense Ehud
Barak a affirmé que trois projets d’attaques contre l’Iran soutenus par
lui-même et le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu avaient été bloqués par
l’armée.
Ministre de la Défense de 2009 à 2013, M. Barak a déclaré à la deuxième
chaîne de télévision privée que des plans d’attaque avaient été mis au point
entre 2009 et 2010 et approuvés par lui-même et M. Netanyahu mais que la
réponse du chef d’état-major de l’époque, le général Gaby Ashkenazi, « n’avait
pas été positive ».
L’année suivante, le nouveau chef d’état-major, le général Benny Gantz, a
expliqué aux dirigeants politiques que les possibilités d’une attaque
existaient mais a mis en garde contre « les risques », a poursuivi M. Barak dans
cet entretien dans la nuit de vendredi à samedi.
Les réserves des militaires ont convaincu Moshé Yaalon, actuel ministre de
la Défense et ministre des Affaires stratégiques de l’époque, et Youval
Steinitz, alors ministre des Finances et actuel ministre des Infrastructures,
a-t-il ajouté.
Le refus de MM. Yaalon et Steinitz qui faisaient partie des huit membres du
cabinet de sécurité restreint a privé M. Netanyahu de la majorité nécessaire
pour aller de l’avant, a ajouté Ehud Barak.
En 2012, Israël a eu une nouvelle occasion d’attaquer l’Iran, mais elle n’a
pas été exploitée car elle devait « avoir lieu au même moment que d’importantes
manoeuvres militaires avec les Etats-Unis ce qui risquait d’embarrasser
Washington et de donner l’impression que les Américains étaient directement
impliqués dans l’attaque », a-t-il poursuivi.
L’ancien Premier ministre Ehud Olmert a accusé en 2013 son successeur
Benjamin Netanyahu d’avoir dépensé près de 3 milliards de dollars pour les
préparatifs d’une attaque contre l’Iran qui n’a finalement pas eu lieu.
Depuis des années, Benjamin Netanyahu agite la menace de recourir à
« l’option militaire » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Il
s’oppose à l’accord conclu en juillet entre l’Iran et les grandes puissances
qui limite le programme iranien au nucléaire civil, en échange de la levée
progressive des sanctions économiques contre Téhéran.
Pour M. Netanyahu et une grande majorité des responsables politiques
israéliens, les clauses de l’accord ne sont pas suffisamment strictes pour
empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et de s’en servir contre
Israël, dont les dirigeants iraniens appellent à la destruction.
Téhéran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, a toujours nié vouloir
se doter d’une telle arme.
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