Le gouvernement israélien va se soumettre à
une cure d’austérité pour éponger le coût de la guerre dans la bande de Gaza,
sauf le ministère de la Défense épargné par les coupes budgétaires, a indiqué
un responsable gouvernemental.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Moshé
Yaalon et le ministre des finances Yaïr Lapid ont demandé dimanche en conseil
des ministres une réduction de 2% du budget de chaque ministère, à l’exception
de la Défense, pour la fin de l’année en cours.
« Le gouvernement a approuvé cette demande », a indiqué à l’AFP un
responsable gouvernemental sous couvert d’anonymat.
Cette cure d’austérité qui permettrait de dégager environ 2 milliards de
shekels (environ 425 millions d’euros) doit permettre de rembourser une partie
de l’effort de guerre, « la plus longue depuis la guerre d’indépendance de
1948 », selon le ministre des Finances Yaïr Lapid.
Le chiffre de trois voire quatre milliards de dollars a été avancé pour
chiffrer le coût de la guerre. La Défense a par ailleurs demandé une rallonge
du même montant pour réapprovisionner les stocks de munitions ou le système de
défense anti-missiles.
Le ministère de l’Éducation, qui devrait réduire son budget de 480 millions
de shekels (un million d’euros), sera le plus touché par les mesures de
rigueur.
Le Premier ministre a aussi demandé un effort de 62 millions de shekels aux
Affaires sociales et de 43 millions à la Santé.
Le ministre des Affaires sociales Meïr Cohen a tapé du poing sur la table
estimant qu’il n’y avait plus rien à dégraisser dans son budget.
« Vous voulez qu’on les trouve où, ces 62 millions ? Qu’on les prenne à ceux
qui sont obligés de laisser leurs enfants partir à l’école le ventre vide ? »,
a t-il déclaré à la veille de la rentrée scolaire à la radio militaire.
Le bureau du Premier ministre, qui prend notamment en charge le budget du
renseignement intérieur (Shin Beth) et extérieur (Mossad), devra aussi
contribuer et revoir ses dépenses à la baisse de 33 millions de shekels.
Les Affaires étrangères, fragilisés par un conflit budgétaire ayant causé
une grève de plusieurs mois des diplomates, devra participer à l’effort à
hauteur de 11,9 millions.
Le budget pour l’année 2014 était pourtant déjà considéré comme un budget
d’austérité.
Le budget de la Défense, le dernier habituellement à subir des
restrictions, avait dû temporairement se plier à ce régime et renoncer à 3
milliards de shekels, avant de se voir réaffecter une majorité de cette somme.
La réunion hebdomadaire du gouvernement s’est tenue, non pas à Jérusalem,
mais dans le Sud, en signe de solidarité avec les populations locales, les
plus affectées par la guerre.
« J’espère que ce calme va durer mais nous sommes préparés à tous les
scénarios », a déclaré le Premier ministre durant la réunion, cité par un
communiqué de ses services.
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