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Israël rejette l’initiative française visant à accélérer son retrait du Liban.

Alain SAYADA

Alain SAYADA
15 Fevrier 2025 08h50

Les tensions demeurent vives entre Israël et la communauté internationale au sujet du retrait des forces israéliennes du sud du Liban. Malgré l’initiative française visant à faciliter un retrait accéléré, Israël a refusé cette proposition, choisissant de conserver une présence militaire dans cinq zones stratégiques, au-delà du délai initialement prévu.

**Une initiative française pour garantir le retrait israélien**

israel LibanLors d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé que la France avait mis au point une proposition visant à assurer un retrait ordonné des troupes israéliennes, tout en préservant la stabilité de la région. L’initiative préconisait que des soldats de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), y compris des militaires français, soient déployés dans ces zones sensibles pour faciliter une transition sécurisée.

« Nous avons travaillé sur une solution qui répond aux préoccupations sécuritaires d’Israël, tout en permettant un retrait complet », a déclaré M. Barrot. Selon lui, cette approche bénéficiait du soutien des Nations Unies et constituait une alternative crédible à un maintien prolongé des forces israéliennes.

**Israël reste ferme sur sa position**

Malgré ces efforts diplomatiques, Israël a refusé la proposition française, optant plutôt pour le prolongement de sa présence sur cinq sites jugés stratégiques. Cette décision survient alors que le délai initial de retrait, fixé au 26 janvier dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié par Washington en novembre, avait déjà été reporté au 18 février.

La télévision publique israélienne a rapporté que les États-Unis auraient donné leur accord pour un maintien israélien « à long terme » dans le sud du Liban. Par ailleurs, des sources diplomatiques ont confirmé qu’Israël avait fait une demande officielle pour prolonger de dix jours supplémentaires son stationnement dans ces zones.

**Un contexte tendu sur le terrain**

Depuis octobre, Israël mène des opérations militaires contre le Hezbollah dans le sud du Liban, en réponse aux agressions du groupe terroriste. L’accord de trêve négocié sous l’égide des États-Unis prévoyait un double engagement : d’une part, le retrait progressif des troupes israéliennes, et d’autre part, le départ des combattants du Hezbollah ainsi que le déploiement de l’armée libanaise dans la région.

Cependant, la mise en œuvre de cet accord rencontre des obstacles. Israël insiste sur la nécessité de conserver un contrôle sur certains points stratégiques pour éviter que le Hezbollah ne reprenne ces positions après son départ. De son côté, la France, soutenue par l’ONU, tente de convaincre Tel-Aviv qu’un remplacement par des forces de la FINUL pourrait garantir la sécurité tout en respectant les engagements internationaux.

**Une position israélienne influencée par l’expérience**

La réticence d’Israël à accepter la proposition française s’explique par une histoire marquée par des garanties internationales qui n’ont jamais assuré sa sécurité. Par le passé, de tels accords ont été conclus pour stabiliser le sud du Liban et empêcher le Hezbollah de s’y réinstaller. Pourtant, chaque fois, ces engagements ont été trahis : ni la FINUL ni l’armée libanaise n’ont pu, ou voulu, empêcher le groupe terroriste de regagner le terrain, de reconstruire ses infrastructures militaires et de se réarmer, souvent sous le regard complice de Beyrouth.

Face à cette réalité, Israël ne peut plus se permettre de fonder sa sécurité sur des promesses vides, dictées par des considérations politiques plutôt que par des impératifs stratégiques. La proposition française, bien qu’apparemment équilibrée, ne garantit pas qu’Israël ne se retrouvera pas, dans quelques mois, face à une menace accrue, avec un Hezbollah plus fort et mieux armé.

En refusant d’abandonner rapidement des positions stratégiques, Israël tire les leçons du passé : la sécurité de son peuple ne peut être confiée à des forces qui, par idéologie ou incapacité, ont déjà échoué dans leur mission. Tant que la communauté internationale ne montrera pas une réelle volonté d’empêcher le Hezbollah de redevenir une menace immédiate, Israël a raison de résister aux pressions diplomatiques et de privilégier une approche ancrée dans la réalité du terrain plutôt que des assurances politiques incertaines.

Alain SAYADA pour Israel Actualités

 

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