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Israël réduit sa présence diplomatique en Turquie après des incidents

Israël a décidé de réduire au minimum sa
présence diplomatique en Turquie, qui a vivement condamné ses opérations
militaires à Gaza, après de violentes manifestations à Istanbul et Ankara
devant les missions israéliennes.
« A la suite des manifestations d’hier, il a été décidé de réduire le
personnel diplomatique en Turquie », a indiqué à l’AFP un porte-parole de
l’ambassade d’Israël, qui a précisé que les représentations israéliennes ne
seraient cependant pas fermées.
Ces départs concernent aussi les familles des diplomates, a-t-on précisé de
même source.
La Turquie avait expulsé l’ambassadeur d’Israël en Turquie et rappelé le
sien dans ce pays en 2011 après l’affaire du Mavi Marmara, un ferry turc qui
tentait de briser le blocus israélien sur Gaza et qui avait été attaqué et
arraisonné en mai 2010 par un commando israélien.
Dix militants turcs avaient été tués dans cette attaque qui avait provoqué
une grave crise entre les deux pays, autrefois alliés régionaux. Depuis lors,
le nombre des diplomates israéliens en poste en Turquie a déjà été
sensiblement réduit.
Des centaines de manifestants ont attaqué aux premières heures de vendredi
le consulat général d’Israël dans le centre d’Istanbul, provoquant une
intervention musclée des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz
lacrymogène et de canons à eau.
Réunis à l’appel d’organisations islamistes pour dénoncer les opérations
militaires de l’Etat hébreu sur Gaza, la foule a lancé de pierres, brisant des
vitres de la représentation située dans le quartier de Levent, sur la rive
européenne de la mégapole, tandis que certains manifestants tentaient de
franchir les grilles et de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment avec des
drapeaux palestiniens, selon des correspondants de l’AFP.
‘Israël assassin’ scande la foule
La police antiémeute est intervenue à plusieurs reprises, jusqu’à l’aube,
tirant des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui
scandaient « Israël assassin, quitte la Palestine! » ou « Juif assassin! ».
A Ankara, de nombreux députés du parti islamo-conservateur dirigé par le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, champion de la cause palestinienne,
ainsi que ceux de l’opposition, ont manifesté de leur côté dans la nuit devant
la résidence de l’ambassadeur d’Israël, située sur l’une des principales
artères de la capitale.
Certains manifestants ont lancé des pierres contre le bâtiment, a constaté
un photographe de l’AFP.
La police a pris vendredi d’importantes mesures de sécurité autour des
représentations israéliennes à Istanbul et Ankara alors que des ONG islamistes
ont appelé à de nouvelles manifestations dans la journée dans les deux villes.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a condamné avec véhémence
les opérations d’Israël, exhortant la communauté internationale à faire
« cesser l’agression israélienne qui tue cruellement femmes et enfants ».
« Nous sommes confrontés à une tragédie humanitaire », a-t-il dit en marge
d’une réunion de haut niveau de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Le chef de l’Etat Abdullah Gül a lui aussi fermement réagi contre Israël,
redoutant « une situation encore plus grave, si cette agression ne s’arrête
pas ».
Le parlement turc devait adopter une déclaration commune vendredi, pour
dénoncer Israël.
Jeudi, M. Erdogan, qui entretient des liens étroits avec le mouvement
islamiste Hamas qui contrôle Gaza, a qualifié les bombardements israéliens sur
Gaza de « tentative de génocide systématique » des Palestiniens.
M. Erdogan, qui part favori dans la course à l’élection présidentielle
d’août en Turquie, avait accusé mardi Israël de « terrorisme d’Etat » et exclu
toute normalisation avec ce pays.
Les efforts en faveur d’une réconciliation entamés l’an dernier à la suite
d’une médiation américaine entre les deux pays seraient au point mort, selon
certains analystes.
« Les derniers événements ne sont pas de nature à encourager une
réconciliation. Impossible pour l’instant d’avancer vers cet objectif », a
commenté l’éditorialiste Murat Yetkin.
La Turquie, acteur régional, recevra vendredi le président palestinien
Mahmoud Abbas, qui doit s’entretenir tard dans l’après-midi à Istanbul avec
son homologue turc.
BA/sjw/ms

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