Le Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu s’est dit dimanche « inquiet » de la tournure des négociations entre
les grandes puissances et l’Iran sur le nucléaire, à la veille d’une visite de
la chancelière allemande Angela Merkel.
« L’Iran obtient tout et ne donne pratiquement rien (…) Je considère avec
inquiétude le fait que l’Iran croit pouvoir mener à bien son plan pour devenir
un pays proche du seuil nucléaire », a affirmé M. Netanyahu dont les propos
lors du conseil des ministres hebdomadaire ont été diffusés par la radio
militaire.
« Il ne faut pas que l’accord final (entre l’Iran et les grandes puissances)
entérine cette situation », a ajouté le Premier ministre.
M. Netanyahu a précisé que le dossier nucléaire iranien et les négociations
avec les Palestiniens seront évoqués avec la chancelière allemande, dont le
pays fait partie du groupe « 5+1 » qui mène des négociations avec Téhéran.
Par ailleurs, le ministre chargé des Renseignements Youval Steinitz a
rencontré dimanche la secrétaire d’Etat adjointe américaine Wendy Sherman, qui
lui a rendu compte de l’état des négociations avec l’Iran, a indiqué la radio
militaire.
De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter
Steinmeier a publié une tribune libre dans le quotidien Yédiot Aharonot
intitulé « Vous (les Israéliens) n’êtes pas seuls ». « Le programme nucléaire de
l’Iran constitue une menace qui se profile à l’horizon (…) Les Etats-Unis,
la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne débattent à
Vienne de l’avenir du programme nucléaire iranien. Notre objectif est clair:
il faut empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires », écrit le ministre
allemand.
L’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 ont franchi jeudi dernier
une nouvelle étape vers un règlement du conflit sur le programme nucléaire de
Téhéran en s’accordant sur un « cadre » des négociations futures, qui
s’annoncent néanmoins longues et difficiles.
Plusieurs réunions sont prévues d’ici au mois de juillet entre les deux
parties.
Le 24 novembre dernier, l’Iran avait conclu avec les grandes puissances un
plan d’action sur six mois, sous la surveillance resserrée de l’Agence
Internationale de l’énergie atomique (AIEA), prévoyant un gel de certaines
activités nucléaires sensibles -notamment l’enrichissement d’uranium jusqu’à
20%- en échange de la levée d’une petite partie des sanctions qui étranglent
son économie.
Ce plan d’action est entré en application le 20 janvier dernier.
jlr/cbo