Le ministre israélien des Affaires étrangères
Avigdor Lieberman a de nouveau défendu dimanche les efforts de paix de
l’administration américaine, après avoir qualifié vendredi le secrétaire
d’Etat John Kerry de « vrai ami » de l’Etat d’Israël.
« On ne peut pas attendre de Kerry qu’il présente un document qui soit écrit
à 100% par nous ou qui réponde à 100% à toutes les attentes ou toutes les
demandes de l’Etat d’Israël, mais c’est un document qui servira de base pour
les négociations », a déclaré M. Lieberman, chef du parti nationaliste Israël
Beiteinou, à la radio publique.
Il affirmait ainsi son soutien à une acceptation des propositions de paix
de M. Kerry que ce dernier doit présenter dans les prochaines semaines.
« Dans le document de Kerry, il y aura des éléments avec lesquels nous
serons d’accord et d’autres non », a ajouté M. Lieberman.
Ce ministre controversé, revenu à la tête du ministère des Affaires
étrangères en novembre 2013, après avoir été acquitté d’accusations de
corruption, avait affirmé à plusieurs reprises dans le passé ne pas croire à
la possibilité d’un accord avec les Palestiniens et rejeté le président
Mahmoud Abbas comme partenaire à des négociations.
« Tout le monde a le droit d’avoir des opinions différentes (…) cela ne
les transforme pas en anti-Israéliens, pas en antisémites et pas en ennemis »,
a-t-il souligné dimanche.
M. Lieberman avait déjà défendu vendredi le rôle de médiateur de M. Kerry
entre Israël et les Palestiniens, prenant le contre-pied de plusieurs
ministres du gouvernement de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Nous assistons actuellement à une bataille rhétorique à qui attaquera le
plus Kerry. Je veux le dire clairement: Kerry est un vrai ami d’Israël et il
n’est pas très intelligent de transformer un ami en ennemi », avait-il alors
déclaré.
M. Kerry a récemment été la cible d’une salve de critiques de membres du
gouvernement, qui lui ont notamment reproché d’utiliser les menaces de
boycottage international contre Israël pour lui arracher des concessions dans
les négociations avec les Palestiniens.
M. Lieberman, longtemps la bête noire des chancelleries européennes et de
Washington, a adopté une ligne plus modérée depuis son retour aux Affaires
étrangères en novembre.
La porte-parole du département d’Etat américain Jen Psaki a salué vendredi
ses propos sur M. Kerry. « Il s’agit assurément (…) d’un message fort étant
donné (…) son passé sur ces questions et ses positions antérieures »,
a-t-elle déclaré.
dms/cco