DAMAS, 01 nov 2013 (AFP) – Israël a frappé, selon des médias, une base
aérienne dans le nord-ouest de la Syrie visant une cargaison de missiles
destinée au mouvement libanais Hezbollah, alors que l’émissaire international
est toujours en quête d’un consensus pour une conférence de paix.
Un responsable américain a confirmé à l’AFP une « frappe israélienne » sans
donner de détails sur la cible.
« Par le passé, les cibles ont été des missiles transférés au Hezbollah »,
s’est-il contenté d’ajouter. Des responsables du gouvernement israélien ont
refusé de confirmer une telle attaque.
Citant des « sources exclusives » sans les nommer, la chaîne à capitaux
saoudiens, Al Arabiya, a indiqué que mercredi un « bombardement a visé une
cargaison de missiles sol-air destinée au Hezbollah au Liban », en référence au
puissant mouvement chiite libanais qui combat les rebelles aux côtés des
forces syriennes.
La chaîne américaine CNN, citant anonymement un responsable de
l’administration américaine, a également indiqué que des avions de combat
israéliens avaient mené l’attaque, visant des missiles et des équipements
associés dont les Israéliens ont pensé qu’ils pourraient être transférés au
Hezbollah.
Plus tôt, une ONG syrienne, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH), avait fait état de plusieurs explosions entendues mercredi à l’aube
dans une base de défense aérienne à Jablé, près de Lattaquié, sur la côte
syrienne.
Une source de sécurité syrienne avait déclaré pour sa part qu’un missile
était tombé près d’une base dans cette région, sans faire de dégâts.
Début mai, un haut responsable israélien avait reconnu que son pays avait
mené deux frappes aériennes en trois jours en Syrie contre des armes destinées
au Hezbollah.
« Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur le transfert de
missiles ou d’armements de Syrie au Liban, ils seront attaqués », avait assuré
le responsable israélien, en allusion au Hezbollah, ennemi juré de l’Etat
hébreu.
Avant de quitter Damas, où il a été reçu par le président Hafez al-Assad,
l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi a souhaité que la
conférence de paix dite de Genève-2 se tienne « dans les semaines à venir et
non l’année prochaine ».
« Je retournerai à Genève mardi où je vais rencontrer des délégations russe
et américaine, et des représentants d’autres pays pourraient nous rejoindre,
afin de préparer la Conférence et nous mettre d’accord sur une date définitive
qui sera annoncée dans les jours qui viennent », a-t-il aux journalistes.
Il a également insisté sur la nécessite pour l’opposition de participer à
cette conférence. « Si elle ne participe pas, il n’y aura pas de conférence de
Genève (…) Sa participation est essentielle, indispensable et importante »,
a-t-il souligné, rappelant que « le gouvernement syrien a accepté de participer
à (la conférence de) Genève ».
Sur le terrain les forces du régime ont progressé dans le nord et près de
Damas. Selon l’OSDH, elles cherchent à scinder le quartier sud de Damas de sa
banlieue. L’armée syrienne, appuyée par le hezbollah et les milices
pro-régime, a avancé dans la localité de Sbené, au sud de Damas et la région
est bombardée depuis vendredi matin, provoquant un exode, selon
l’Observatoire.
De violents combats ont lieu dans la camp de Yarmouk et le quartier de
Qadam est bombardé.
Par ailleurs, les troupes syriennes se sont emparées de la localité
stratégique de Sfira, située dans le nord de la Syrie, a affirmé l’OSDH et
l’agence officielle sana.
Les rebelles contrôlaient depuis plus d’un an Sfira, une ville située à
l’est d’Alep qui se trouve sur une route stratégique reliant la deuxième ville
du pays à la Syrie centrale.
Malgré plusieurs attaques, les insurgés n’ont jamais pu s’emparer des
importantes usines d’armement à la périphérie de cette localité. L’avancée de
l’armée lui ouvre théoriquement la voie d’Alep, contrôlée en grande partie par
la rébellion depuis juillet 2012.
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