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Israël arrête des Palestiniens libérés en 2011, Abbas incrimine les ravisseurs

Jérusalem, 18 juin 2014 (AFP) – Israël a arrêté mercredi une soixantaine de Palestiniens, dont 51 libérés dans un échange de prisonniers avec le Hamas en 2011, dans sa traque des ravisseurs de trois jeunes en Cisjordanie, un
enlèvement visant, selon le président Mahmoud Abbas, à « détruire les Palestiniens ».
Au même moment, la mairie israélienne de Jérusalem a approuvé la
construction de 172 logements dans le quartier de colonisation de Har Homa, à Jérusalem-Est occupée et annexée, une décision dénoncée par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’opposition de gauche comme « nuisible à la paix ».
Au sixième jour de son opération baptisée « Gardien de nos frères », l’armée a capturé dans la nuit de mardi à mercredi 65 Palestiniens, portant à plus de 240 le nombre d’arrestations depuis l’enlèvement le 12 juin. Il s’agit en majorité de militants et dirigeants du Hamas islamiste, dont le président du Parlement palestinien Aziz Dweik.
Dans la dernière vague figurent 51 prisonniers libérés en 2011 contre le soldat Gilad Shalit, enlevé en 2006 et détenu par le Hamas à Gaza, dont Naël Barghouthi, qui était alors le plus ancien prisonnier palestinien d’Israël, ayant passé 33 ans derrière les barreaux.
Selon le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon « le message clair est que nous agissons non seulement pour libérer les garçons, mais que lorsqu’il y a un enlèvement nous remettrons ceux qui ont été relâchés en prison ».
« Jusqu’à présent personne n’a revendiqué et nous n’avons reçu aucune exigence », a indiqué M. Yaalon lors d’une rencontre avec les familles des trois jeunes, dont Israël a imputé le rapt au Hamas.
Mahmoud Abbas, qui avait déjà condamné l’enlèvement, a accusé ses auteurs de vouloir « détruire les Palestiniens ».
« Celui qui a enlevé les trois jeunes Israéliens cherche à nous détruire et on va lui demander des comptes », a-t-il déclaré à l’ouverture à Jeddah, en Arabie saoudite, d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
« Il est dans notre intérêt d’avoir une coordination en matière de sécurité avec Israël car cela nous protège », a-t-il ajouté, réaffirmant son hostilité à une troisième Intifada.
« Les déclarations du président Abbas sur la coordination en matière de sécurité sont dépourvues de justification, nuisent à l’intérêt national et contreviennent à l’accord (de réconciliation, NDLR) du Caire », a déploré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.

Le Hamas a officiellement renoncé au pouvoir dans la bande de Gaza à la suite de la formation le 2 juin d’un gouvernement d’union composé de personnalités indépendantes, en vertu d’un accord de réconciliation avec l’OLP, présidée par M. Abbas.
La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, en charge des
négociations avec les Palestiniens, interrompues depuis fin avril, a en revanche salué les déclarations de M. Abbas comme « très importantes pour la lutte que nous menons au sein de la communauté internationale ».
Selon des commentateurs, Israël, déterminé à faire échouer la
réconciliation palestinienne, tire parti de l’opération en cours, son plus important déploiement en Cisjordanie depuis la fin de la deuxième Intifada en 2005, pour y démanteler les réseaux du Hamas.
« Nous sommes au milieu d’une opération de longue haleine », a prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Près de 800 bâtiments ont déjà été fouillés à travers toute la Cisjordanie, l’armée israélienne visant particulièrement les institutions caritatives du Hamas, simultanément avec les recherches des trois jeunes.
« Nous avons effectivement deux opérations en parallèle, la première vise à ramener les garçons, la deuxième consiste à porter un coup substantiel aux
infrastructures et aux institutions terroristes du Hamas », a expliqué le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Peter Lerner.
Une dirigeante de l’OLP, Hanane Achraoui, a accusé Israël de se servir de cet enlèvement comme « prétexte pour appliquer son plan préétabli d’annexion de
la Cisjordanie et se livrer à une attaque délibérée contre l’Etat de
Palestine », lui reprochant d' »imposer un châtiment collectif à une population désarmée »
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont condamné le rapt et appelé à la libération immédiate des trois jeunes, mais mis en garde Israël contre le recours à des mesures de « châtiment collectif », en particulier dans la région de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.
Les trois Israéliens, un de 19 ans et deux de 16 ans, dont l’un habitant l’implantation de Talmon, ont été enlevés, selon les médias israéliens, près du Goush Etzion, un bloc de colonies situé entre Bethléem et Hébron, en zone
sous contrôle israélien.

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