« Tsahal fera tout son possible pour empêcher un massacre de réfugiés syriens » selon le chef d’état major
L’alerte aux roquettes a retenti mercredi dans le nord d’Israël (nord-est du plateau du Golan), tandis que les combats du côté syrien de la frontière se sont intensifiés mardi entre les rebelles et les forces du régime de Bashar al-Assad.
Jérusalem a indiqué être prêt à intervenir si des réfugiés se massent à sa frontière avec la Syrie sur le plateau du Golan après la mobilisation des Druzes israéliens pour aider leurs frères de Syrie menacés par les djihadistes sunnites.
Le chef d’état-major de Tsahal, le général Gadi Eisenkot a déclaré mardi que l’armée israélienne « fera tout son possible pour empêcher un massacre de réfugiés syriens qui ont trouvé refuge près de la frontière avec Israël », a rapporté le quotidien israélien Haaretz.
Comparaissant devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Eisenkot a affirmé que Tsahal était très inquiet à propos de la situation sur le plateau du Golan, notamment d’un afflux potentiel de réfugiés syriens à la frontière israélienne.
La police et l’armée israéliennes ont annoncé mardi soir avoir annulé la mesure déclarant le nord-est du plateau du Golan « zone militaire fermée » mardi soir,.
Cette décision signifiait que les civils qui ne sont pas résidents locaux, comme les touristes, ne peuvent pas s’y rendre jusqu’à nouvel ordre. Malgré les combats intenses du côté syrien ces derniers jours, l’armée avait affirmé que cette décision ne concernait pas « directement » les combats.
L’armée israélienne avait déclaré plus tôt en soirée dans un communiqué qu’à « la suite des combats en Syrie, ainsi que les développements à la frontière du plateau du Golan, Tsahal agit pour préserver la sécurité dans la région. »
Devant une menace grandissante pour la communauté druze de Syrie, l’armée israélienne a commencé à mettre en place un hôpital de campagne à la frontière, dont la construction a été gelée, le temps que la situation se calme. L’armée israélienne a averti le Front al-Nosra et l’armée syrienne libre de ne pas attaquer la communauté druze.
Le ministre israélien de la Défense a ordonné une surveillance continue des événements et a demandé à Tsahal de prendre des mesures pour maintenir le calme.
Ayoub Kara, député druze du Likoud, envisage de demander au Premier ministre Benyamin Netanyahou et au ministre de la Défense Moshe Ya’alon de permettre aux Druzes israéliens de traverser la frontière à Hader, afin de fournir une aide humanitaire à leurs familles du côté syrien.
Dimanche dernier, un responsable israélien avait confié au site Walla News que l’Etat hébreu prévoyait la création d’un corridor humanitaire sur le versant syrien du Golan, à la frontière israélienne, pour venir en aide aux Druzes.
Cette zone tampon, envisagée par Israël, serait administrée par des travailleurs humanitaires israéliens et internationaux, dont des envoyés de l’ONU, selon cette source sous couvert d’anonymat.
« Nous n’avons aucune intention d’accueillir les Druzes en Israël, mais ayant vécu un génocide, nous n’avons pas l’intention d’ignorer la possibilité d’un massacre de la minorité druze », a déclaré la source.
Israël a demandé aux Etats-Unis d’accroître son aide aux Druzes de Syrie qui sont actuellement attaqués par les rebelles sunnites dans la région du Djabal al-Duruz (la Montagne des Druzes) dans le sud du pays. Cette requête a été effectuée lors de la visite la semaine dernière du chef d’état-major inter-armes des Etats-Unis, le général Martin Dempsey.
Des milliers de personnes ont défilé samedi dernier dans les localités druzes israéliennes appelant les autorités du pays et la communauté internationale à apporter leur aide aux Druzes de Syrie. « Stoppez les massacres », était le principal slogan crié par les participants. Des dons d’un montant total de 8 millions de shekels (près de 1,85 million d’euros) ont été effectués qui, espèrent les Druzes israéliens, arriveront à leurs familles établies en Syrie.