MOSCOU, 13 août 2013 (AFP) – La justice russe a ordonné mardi le placement
en détention de Sergueï Polonski, un excentrique magnat de l’immobilier accusé
d’une vaste escroquerie qui se trouve actuellement en Israël.
Le tribunal Tverskoï de Moscou « a satisfait à la demande » du ministère
russe de l’Intérieur d’ordonner par défaut son placement en détention, selon
un communiqué du ministère.
Cette décision signifie qu’il sera immédiatement arrêté s’il revient sur le
territoire russe.
L’avocate russe de l’homme d’affaires, Diana Tatossova, qui a demandé sans
succès le report de l’audience, a indiqué qu’il se trouvait en Israël pour y
obtenir la nationalité israélienne, ont rapporté les agences russes. Elle a
assuré que cette démarche était sans rapport avec les poursuites le visant.
Lors de l’audience, le juge a indiqué qu’un avis de recherche international
avait déjà été lancé à l’encontre de Sergueï Polonski, un promoteur immobilier
connu en Russie pour ses excentricités et ses coups médiatiques.
Les enquêteurs accusent l’homme d’affaires d’une escroquerie de 5,7
milliards de roubles (130 millions d’euros) dans la construction d’un complexe
immobilier en 2007-2008. Cette somme avait été réunie auprès de plus de 80
personnes avant que la construction ne soit suspendue.
Le représentant des enquêteurs, Oleg Siltchenko, a affirmé que M. Polonski
était également poursuivi en Suisse pour blanchiment d’argent.
Ex-patron du groupe immobilier Mirax Group, Sergueï Polonski avait vu ses
affaires s’effondrer peu après le début de la crise financière de 2008,
laissant à l’abandon le chantier moscovite de la tour de la Fédération, un
gratte-ciel qui était appelé à devenir le plus haut bâtiment d’Europe.
Le 31 décembre, il avait été interpellé avec deux de ses compatriotes à
Sihanoukville, dans le sud-ouest du Cambodge.
Les trois hommes auraient utilisé un couteau pour menacer six membres
d’équipage sur un bateau qui les ramenait d’une île voisine. Les victimes ont
raconté à la police militaire que les Russes les avaient d’abord enfermées
dans la cabine et la salle de bain, avant de les forcer à sauter à la mer.
Il avait été libéré en avril après avoir passé trois mois en détention.
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