Israël a autorisé l’armée égyptienne, lundi, à déployer deux bataillons d’infanterie dans la péninsule du Sinaï, en dépit du fait que l’annexe au traité de paix entre les deux pays interdit la présence militaire égyptienne dans la région.
Les bataillons sont attendus à se déployer dans les secteurs d’El Arish et de Rafah, dans le cadre de l’effort visant à réprimer l’augmentation de l’activité terroriste islamiste.
Les bataillons d’infanterie entreront dans le Sinaï pour soutenir les forces blindées, d’ingénierie et spéciales qui opèrent déjà dans la région, avec l’autorisation d’Israël. Le Caire craint que la situation dans le Sinaï se détériore davantage suite à la chute de la fraternité musulmane du pouvoir.
Dimanche, des échanges de tirs ont eu lieu dans la partie égyptienne de la frontière avec Israël, apparemment entre les forces armées égyptiennes et des terroristes armées.
Un responsable sécuritaire égyptien a déclaré lundi que l’armée avait détruit plus de 90% des tunnels de contrebande fonctionnant entre Gaza et l’Egypte. Il a déclaré à l’agence de presse égyptienne Asharq Al Awsat que les forces de sécurité envisagent de poursuivre leurs efforts pour débarrasser le Sinaï de tous les éléments criminels armées.
L’armée égyptienne a également déclaré qu’elle pourrait répondre par la « plus grande sévérité, la fermeté et la vigueur » si des manifestants essayaient de s’approcher ou de pénétrer dans ses bases.
Des milliers de partisans islamistes du président déchu Mohamed Morsi manifestaient lundi pour réclamer son retour au pouvoir. Au moins 92 personnes ont été tuées dans les jours qui ont suivis le renversement de Morsi le 3 juillet, bien que les manifestations aient été pacifiques la semaine dernière.
Tamarod, le principal groupe activiste qui a organisé les manifestations contre Morsi, a appelé à la suspension des accords de Camp David signés entre Israël et l’Egypte dans le cas où Israël et les forces internationales voudraient restreindre le déploiement de l’armée égyptienne dans le Sinaï.
Selon le groupe, les restrictions précisées dans les dispositions de l’accord de paix empêchent le Caire de retrouver sa souveraineté dans le Sinaï, et rend difficile pour l’armée d’éliminer les éléments terroristes de la région.
Egalement lundi, un haut diplomate américain a exhorté la direction militaire intérimaire en Egypte à assurer une transition « inclusive » de la démocratie, rejetant les accusations selon lesquelles Washington supportait une partie ou une autre dans le pays profondément polarisé.
Le secrétaire d’état adjoint William Burns était le plus haut responsable américain en Egypte depuis que le président islamiste Mohamed Morsi a été renversé par les militaires le 3 juillet, après plusieurs jours de manifestations de masse.
Les adversaires de Morsi ont longtemps accusé Obama de soutenir le président islamiste au cours de son année de mandat. Tamarod a dit qu’il refusait une invitation à rencontrer Burns à cause de cette perception de la position américaine.