Les jihadistes de l’EI (Etat islamique) ont ordonné que toutes les femmes âgées de 11 à 46 ans en Irak subissent des mutilations génitales, selon l’ONU.AFP
Les jihadistes de l’EI (Etat islamique) ont ordonné que toutes les femmes âgées de 11 à 46 ans en Irak subissent des mutilations génitales, selon l’ONU.
«C’est une fatwa de l’EI, nous venons d’en être informés», a déclaré depuis l’Irak Mme Jacqueline Badcock, numéro 2 de l’ONU en Irak, lors d’une videoconférence organisée à Genève. Mme Badcock a ajouté n’avoir pas de chiffre précis concernant le nombre de femmes concernées. L’étau des l’islamistes radicaux se resserre sur un pays ravagé par une décennie de chaos et d’attentats.
4 millions de filles affectées
Elle a cependant cité des chiffres émanant du Fonds des Nations unies pour la population, selon lesquelles «4 millions de filles et de femmes pourraient être affectées».
Les mutilations génitales n’étaient jusqu’à présent pas fréquentes en Irak, et ne concernaient que «quelques régions isolées».
La responsable de l’ONU a indiqué par ailleurs qu’il ne restait plus «qu’une vingtaine de familles chrétiennes à Mossoul», soutenues par des ONG telles que Caritas. Certaines de ces familles se sont converties à l’islam, les autres ont préféré payer l’amende imposée par l’EI, a-t-elle indiqué.
30 millions de fillettes risquent l’excision dans le monde
Plus de 130 millions de filles et de femmes dans le monde sont excisées et 30 millions de fillettes pourraient connaître le même sort dans les dix prochaines années, a révélé l’UNICEF lundi.
Une mutilation qui bafoue les droits humains
«Bien que l’excision, l’ablation des organes génitaux externes féminins, soit sur le déclin, cette pratique reste «presque généralisée» dans certains pays», prévient l’organisation qui se consacre à la défense des droits des enfants. Son rapport passe en revue 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
«On estime à 130 millions le nombre de femmes en vie, dont les droits humains ont été violés par l’excision. Cette pratique, parmi les plus néfastes pour le corps humain, ne concerne pas seulement l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle affecte aussi la vie de filles au sein des communautés d’immigrés dans les pays industrialisés» explique ce rapport. L’ampleur des lésions est extrêmement variée du fait que la procédure se déroule généralement sans anesthésie, sous un éclairage insuffisant, et provoque la résistance des victimes.
L’excision en chiffres
91 % de femmes excisées en Egypte, alors que la pratique est interdite depuis 1996
98% des femmes entre 15 et 49 ans excisées en Somalie
96% en Guinée avec 96%
93% à Djibouti
Au Kenya, en Tanzanie, au Ghana, la tendance tend à diminuer un peu.
Déclarations de dirigeants religieux islamiques et coptes
«La charia islamique protège les enfants et sauvegarde leurs droits. Ceux qui privent leurs enfants de leurs droits commettent un grave péché. L’excision/mutilation génitale féminine (E/MGF) est une question médicale, nous tenons compte de l’avis des docteurs et leur obéissons. Il n’y a aucun texte dans la Charia, dans le Coran, ou dans la Sunna prophétique qui concerne l’E/MGF.»
Le grand Imam, cheikh Mohammed Sayed Tantawi, cheikh d’Al-Azhar
«Il nous a été démontré au moyen de preuves religieuses authentifiées que la charia ne contient aucun texte sur lequel fonder la légitimité de quelque forme d’E/MGF que ce soit. De plus des médecins de confiance ont établi que tout type d’E/MGF est nuisible.»
Déclaration signée par 30 cheikhs appartenant aux huit groupes soufistes les plus importants du Soudan, 2004.
«Dans la perspective chrétienne – cette pratique n’a absolument aucun fondement religieux. De plus elle n’obéit à aucune raison médicale, morale ou pratique. […] Quand Dieu a créé l’être humain, il a fait en sorte que tout soit bon chez lui/elle: chaque organe a sa fonction et son rôle. Pourquoi alors permettons-nous que soit abîmée la création de Dieu ? Aucun verset de la Bible, ni dans l’Ancien ni dans le Nouveau Testament, aucun texte dans l’histoire du judaïsme ou de la chrétienté, aucun verset ne mentionne la circoncision féminine.»
Evêque Moussa, responsable du département de la jeunesse de l’Eglise copte orthodoxe et représentant du pape Shenouda III.
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Le Parisien