INTERVIEW DE MIRI REGUEV, MINISTRE DE LA CULTURE ET DES SPORTS
Quelles ont été les réalisations du ministère de la Culture et des Sports sous votre mandat de Ministre?
Le ministère de la Culture et des Sports a modifié les mécanismes d’allocation de ressources
parallèlement à l’augmentation du budget dans les domaines de la culture et des sports. Pour la
première fois, nous n’avons pas seulement intégré la notion de « justice culturelle », mais nous l’avons surtout entériné par le biais de lois, de réglementations et de modifications des paramètres permettant un soutien financier par le Ministère, qui privilégient la périphérie dans toutes ses nuances, y compris la Judée et la Samarie! Jusqu’à il y a trois ans et demi, la ville de Tel Aviv-Yafo recevait plus d’un tiers du budget de la culture, tandis que la périphérie, le Néguev, la Galilée et la Judée-Samarie recevaient « au
maximum de miettes ». Mais aujourd’hui, nous avons constaté une augmentation de plus de 30% d’aide
aux institutions culturelles de la périphérie. Par le passé, on obligeait les mairies à être associées aux
ministères sur des projets au niveau financier. Aujourd’hui en ce qui concerne la Culture et le Sport,
cette exigence a été soit amoindrie soit annulée. Le programme d’installations d’appareils sportifs a créé
une véritable révolution dans l’accessibilité du sport dans toutes les régions du pays, en mettant l’accent
sur la périphérie.
La règlementation concernant le Panier de la culture municipale, qui est une start up culturelle
constitue un véritable précédent: pour la première fois, des initiatives culturelles et des festivals ont été
soutenus financièrement dès le premier jour. La condition d’attendre deux ans avant que l’Etat ne
soutienne un projet qui existait auparavant a été annulée ! Cette réglementation a donné lieu à cent
soixante nouveaux festivals et à quatre cents initiatives culturelles.
Avec la révolution concernant l’allocation des ressources, nous n’avons pas seulement créé une
révolution au niveau des consciences – que le Néguev, la Galilée et la Judée-Samarie soient au sommet
de notre joie- mais nous avons également beaucoup plus investi dans la culture Haredi, la culture
sioniste, les centres du patrimoine existants, les Instituts de recherche sur la Thora, les archives et
musées traitant de la Shoah.
En outre, pour la première fois, nous nous sommes occupés de l’héritage du Mont du Temple et nous
avons renforcé la renaissance du village yéménite de Silwan et le Mont des Oliviers. Nous avons organisé
des événements grandioses pour fêter le cinquantenaire de la libération de la Judée Samarie, et nous
avons bien entendu célébré le 50e anniversaire de la libération et de la réunification de Jérusalem et les
événements du 70e anniversaire de l’État d’Israël dans tout le pays, en réduisant les coûts et en
intégrant d’Est en Ouest, des artistes anciens et jeunes et en combinant le patrimoine et l’innovation.
Nous avons monté, pour la première fois, des « Maisons de fondateurs » dans les villes de
développement, qui répertorient des documentaires sur l’Histoire des pionniers et des pionnières. C’est
une véritable justice historique! J’ai également mené une révolution au niveau des consciences
concernant la définition de la notion de culture. Il n’y a pas de haute culture ni de basse culture et, par
conséquent, le oud doit être aux côtés du violon sur le devant de la scène. Pour la première fois, nous
avons réparé une injustice culturelle historique : nous avons un orchestre national andalou aux côtés de notre orchestre national philharmonique. La culture orientale a relevé la tête sous mon mandat. Grâce
au Festival “Keter Hamizrah” (la couronne orientale) que j’ai initié et la modification des paramètres
octroyant un soutien financier du Ministère à la musique méditerranéenne et le lancement du Prix
Navon , j’ai mis cette belle culture à l’avant-plan.
Nous nous sommes engagés à corriger les inégalités et à ouvrir les portes à tous. Au cinéma, la réforme
pour laquelle je me suis battue a pour but la disparition du phénomène des clubs fermés. Il y aura des
projections régionales dans le Néguev, en Galilée et en Judée-Samarie, et le courant des films à thèmes
juifs-sionistes va se développer.
Durant ma cadence, j’ai travaillé pour l’égalité culturelle parallèlement à une déclaration qui ne souffrait
aucun compromis : OUI à la liberté d’expression, NON à la Liberté d’incitation. J’ai travaillé pour modifier
la loi afin que l’État cesse de financer des institutions qui offrent une plate-forme aux partisans du
terrorisme. La loi a été adoptée en première lecture et a presque été entérinée dans notre livre de lois.
Je pense que nous terminerons cette mission à la prochaine Knesset! Entre-temps, bien que la loi n’ait
pas été modifiée, j’ai réussi à annuler un certain nombre d’événements qui auraient heurté nos valeurs
et nos symboles. Récemment, la représentation prévoyant la lecture de la poésie de Tatour n’a pas eu
lieu à la Hansen House suite à mon intervention. De même, au Festival Acco en 2017, j’ai soutenu le
maire Shimon Lankri pour que le festival ne se transforme pas en Festival de la Palestine. Il y a eu
d’autres cas impliquant des Arabes, le terroriste walid Daka et d’autres qui ont également été bloqués
suite à mon intervention et l’intervention d’autres ministres. Bien que la loi n’ait pas été entérinée, son
esprit a réussi à pénétrer et de nombreux citoyens de notre pays y croient et souhaitent qu’elle soit
légiférée.
Votre slogan pour les Primaires du Likoud qui auront lieu le 05 Février prochain est : « je les regarde
dans les yeux ». Qui regardez-vous et quel est le message que vous voulez leur transmettre ?
Je regarde tous ceux qui ont essayé de diviser notre peuple en deux camps, ceux qui ont défini qui « ils
sont » et qui « nous sommes », toutes les vieilles élites qui ont essayé de nous transformer en melting
pot à l’européenne en annihilant complètement la culture et l’héritage oriental de beaucoup d’entre
nous. En plus de ceux-là, je regarde aussi dans les yeux les post-sionistes! Je leur rappelle que nous
sommes revenus sur notre territoire après deux mille ans d’exil et qu’il est primordial de le protéger.
Nous n’avons pas d’autre pays! Ce pays est le notre de Dan à Eilat, du nord au sud, y compris la Judée et
la Samarie.
Je suis une personne franche et je regarde tout le monde dans les yeux ! J’ai également promis à mes
partisans de promouvoir un programme sioniste, social, fier et égalitaire.
Quel est votre lien avec la communauté juive française?
La communauté juive française est une communauté avec laquelle je partage de nombreuses valeurs
communes. La communauté et moi-même sommes des sionistes ardents. Les Juifs français sont aussi
enthousiastes que moi de voir le drapeau israélien, le symbole de l’État et chanter notre hymne national
sur toutes les scènes et tous les terrains du monde.
En parallèle de cet Amour pour la Terre et de la dévotion pour chaque parcelle, nous partageons l’amour
de la Torah et de ce peuple, ainsi qu’un lien très fort avec nos racines, notre tradition. J’ai pu en être
témoin lors du magnifique Yom Hevron d’ISRAEL IS FOREVER l’été dernier auquel j’ai eu la joie de
participer en tant que hôte d’honneur.
De plus, je suis fière des immigrantes et des immigrants français et je soutiens les Juifs de France dans
leur lutte sans compromis contre le racisme et le BDS, le nouvel-ancien antisémitisme.
Je suis fière de l’Union des étudiants juifs en France, qui ont porté plainte contre l’écrivain Soral,
considéré comme l’un des principaux idéologues d’extrême droite ,qui avait exprimé tout haut son
antisémitisme en disant que « les Juifs sont manipulateurs, dominateurs et haineux ». Soral a été envoyé
en prison pour un an et je considère cela comme un succès pour les organisations juives dans la lutte
contre l’antisémitisme.
Quelle est votre position sur la Alya en provenance de France?
J’encourage la montée des Juifs français en Israël et je suis fière de leur intégration réussie dans les
communautés d’Ashdod, de Netanya, de Jérusalem, de Judée-Samarie. Je crois que de plus en plus de
Juifs de France vont immigrer en Israël dans les années à venir et je travaille pour que leur intégration
soit un succès. D’autre part, je félicite également nos frères et sœurs restés en France pour leur soutien
à l’État d’Israël. Des gens comme Meyer Habib sont de bons amis en France.
Notre relation avec le gouvernement français est importante pour nous et les Juifs français, qui servent de
pont entre les deux peuples. Ce n’est un secret pour personne que nous avons des ennemis dans l’Union
européenne, mais cela ne signifie pas pour autant que nous devons rompre les liens avec les peuples de
l’Europe.
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NL pour Israel Actualités