Des croix gammées et des inscriptions
antisémites et homophobes ont été taguées sur plusieurs bâtiments du coeur de
Toulouse, dont un centre destiné aux homosexuels, un cinéma et des locaux
politiques, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Les faits remonteraient à la nuit de samedi à dimanche ou, peut-être pour
certains d’entre eux, de vendredi à samedi.
L’Espace des diversités et de la laïcité, qui a pour vocation d’accueillir
les victimes de discriminations et qui héberge en particulier un centre LGBT
(lesbiennes, gays, bi- et transsexuels) a été visé, ainsi que le local de
campagne du candidat du Parti de gauche aux municipales, celui du Front de
gauche, le cinéma art et essai Utopia et l’entrée de l’Université Toulouse 1
Capitole (droit, économie, gestion). Tous sont situés dans le centre à peu de
distance les uns des autres.
Partout ont été peintes des croix celtiques, emblèmes de l’ultra-droite.
Les inscriptions s’en prennent au Crif (Conseil représentatif des institutions
juives), assimilent juifs et homosexuels, s’attaquent aux francs-maçons.
L’inscription « Toulouse nationaliste » a été couchée sur le trottoir devant le
local du Front de gauche.
La municipalité et la liste du candidat du Parti de gauche, Jean-Christophe
Sellin, ont indiqué avoir porté plainte.
Le maire socialiste Pierre Cohen, qui s’inquiète régulièrement de la montée
des haines en France depuis environ deux ans, s’est dit « profondément choqué »
et a pressé la police « de faire la lumière le plus rapidement possible sur
cette affaire ».
« Ces messages de haine sont un danger pour notre République. Il est de
notre responsabilité de ne pas laisser s’installer ce climat délétère aux
relents des années noires », s’est-il ému dans un communiqué.
Les auteurs sont les mêmes que ceux qui ont défilé le 26 janvier à Paris à
l’appel d’un collectif « Jour de colère », a dit à l’AFP Myriam Martin, deuxième
sur la liste de M. Sellin.
Les dégradations commises à Toulouse ne sont pas les premières, pourtant
« rien n’est fait » et les auteurs croient pouvoir agir en toute impunité,
s’est-elle indignée. « Comment est-ce que ça va se terminer? Ça pourrait être
une mosquée, une synagogue. On n’a pas envie que ça se termine à la Clément
Méric », jeune militant d’extrême gauche tué en juin 2013 à Paris dans une
bagarre avec des skinheads, a-t-elle dit.
lal/ct