Marseille, 3 déc 2015 (AFP) – Un lycéen de 19 ans a été condamné jeudi à
Marseille à 10 mois de prison ferme et écroué pour avoir lancé, lors d’un
débat en classe, que les attentats du 13 novembre étaient l’oeuvre des Juifs
et qu’il allait les « kalacher ».
« C’est normal, les attentats, c’est à cause des Juifs », avait notamment
lancé le jeune homme, décrit comme « surexcité » par une enseignante et la
directrice de son lycée professionnel marseillais, lors de cette discussion
organisée le 17 novembre, quatre jours après les attentats ayant ensanglanté
Paris et Saint-Denis.
« On ne pleure pas les morts de Palestine et de Syrie », avait également
déclaré devant ses camarades Patrick Fabre, dont le casier comportait déjà 12
mentions, mais qui n’a effectué ses premiers jours de détention que dans
l’attente de sa comparution jeudi devant le tribunal correctionnel de
Marseille pour apologie publique d’acte de terrorisme.
« Si je croise un Juif dans la rue, je la +kalache+, il faut tous les
crever », avait-il aussi poursuivi. Des propos réitérés lors d’une deuxième
discussion, toujours en classe, quelques heures plus tard.
En veste de jogging bleu marine avec une bande plus claire sur les bras,
cheveux tirés en arrière et ramenés en un petit chignon, lunettes aux branches
blanches sur le nez, le lycéen de 1ère a tenu à s’excuser devant la tribunal.
« Ca me choque des innocents dans des restaurants, qui vont dans des
concerts, qui se font tirer dessus », a-t-il déclaré, ajoutant « j’ai voulu
donner mon avis sur le sujet en disant que c’était la faute des Juifs, mais je
me suis mal exprimé ».
« J’ai dit que les Juifs étaient derrière les attentats pour salir les
musulmans, mais je me suis trompé, j’ai vu que c’était pas les Juifs qui
étaient derrière ça, c’est des faux musulmans, je m’en suis rendu compte en
prison en regardant les informations », a-t-il expliqué.
« J’ai dit n’importe quoi, je l’avoue, mais je suis pas un terroriste, je le
serai jamais madame », a-t-il assuré à la présidente. « C’est un peu à force
d’entendre les gens dire n’importe quoi et c’est un peu de ma faute aussi »,
a-t-il encore reconnu, lâchant, « des fois, ça m’arrive d’être débile ».
Fustigeant des paroles « qui ne doivent pas être banalisées » et « un mea
culpa un peu forcé », la procureure Sophie Mercier avait requis à son encontre
1 an d’emprisonnement avec mandat de dépôt.
Son avocat Olivier Kuhn-Massot a, quant à lui, dépeint un « garçon
totalement immature » et des propos « odieux (…), dépourvus de sens réel »,
sans « velléité quelconque de passage à l’acte ».
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