Paris, 27 jan 2015 (AFP) – Le président François Hollande a confirmé mardi lors d’une allocution depuis le parvis du mémorial de la Shoah à Paris un renforcement des sanctions contre le racisme et l’antisémitisme.
« Le gouvernement de Manuel Valls a pris les dispositions qui convenaient pour que les synagogues, les commerces, les écoles, les centres culturels de la communauté juive soient protégés », a rappelé le locataire de l’Elysée.
« Je veux aller plus loin, en améliorant la visibilité et l’efficacité des
sanctions: ce qui supposera de généraliser la caractérisation raciste et
antisémite comme circonstance aggravante d’un délit, et sortir la répression de la parole raciste et antisémite du droit de la presse pour l’intégrer au droit pénal général », a affirmé M. Hollande.
« Et pour que la sanction soit l’occasion d’une prise de conscience, des peines alternatives à valeur pédagogique exemplaire seront prononcées », souhaite le président.
La ministre de la Justice Christiane Taubira avait formulé le 16 janvier à Paris trois propositions pour renforcer les sanctions contre le racisme et l’antisémitisme: généralisation dans le code pénal de la circonstance aggravante de racisme ; faire sortir les injures et diffamations à caractère raciste ou antisémite du droit de la presse pour les introduire dans la code pénal; confier à l’autorité administrative la possibilité de bloquer les sites internet de haine raciste ou antisémite ».
M. Hollande a rendu mardi hommage aux 76.000 Juifs de France déportés sous le régime de Vichy.
Le chef de l’Etat doit ensuite se rendre dans l’après-midi à Auschwitz à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de ce camp de la mort nazi.
Cette journée d’hommage intervient trois semaines environ après les attentats de Paris, dont une prise d’otage sanglante dans un supermarché casher de la capitale, et alors que le Conseil représentatif des institutions juives de France a annoncé mardi que le nombre d’actes antisémites avait doublé en France en 2014 par rapport à 2013.