En visite dans l’implantation, le chef de l’opposition se dit en faveur d’une “séparation d’avec les Palestiniens” mais contre le “démantèlement des blocs principaux”
Le chef de l’opposition Isaac Herzog a envoyé « un message à Trump » à l’approche de son arrivée imminente en Israël. Il s’est rendu dans l’implantation de Maale Adumim, en Cisjordanie, jeudi et a affirmé qu’elle devrait rester aux mains d’Israël dans le cadre d’un éventuel accord de paix.
Herzog, qui a récemment encouragé un projet de séparation unilatéral, indiquant qu’une solution à deux états n’était pas réaliste, a déclaré durant sa visite de la ville que quel que soit le futur accord de paix, Maale Adumim doit « rester sous souveraineté israélienne, dans le cadre de l’accord sur le fait que Jérusalem doit rester une ville unifiée. »
Les Israéliens s’attendent, pour la majorité d’entre eux, à ce que Maale Adumim, qui compte près de 40 000 habitants dans le désert de Judée, à l’est de Jérusalem, soit annexée dans le cadre d’un échange de territoires pour un accord de paix avec les Palestiniens. Les détracteurs affirment qu’étendre la souveraineté israélienne jusqu’à cette implantation et sur une parcelle de terre appelée E-1, entre la ville et la capitale, séparerait totalement le nord et le sud de la Cisjordanie.
En visite avec les membres de son parti, l’Union sioniste, Herzog a déclaré qu’il était favorable à « la séparation des Palestiniens », mais qu’il ne donnera pas son accord sur le démantèlement de grandes villes telles que Maale Adumim.
« Nous croyons en un accord négocié diplomatiquement, basé sur l’idée d’un bloc d’implantations avec des échanges territoriaux », a-t-il dit.
Herzog a déclaré au Times of Israël que la visite de la ville avant l’arrivée de Trump « envoie le message que nous croyons à la paix, que nous soutenons cette opportunité pour la paix, mais la paix – la séparation d’avec les Palestiniens – ne signifie pas la division de Jérusalem ni le démantèlement des blocs d’implantations. »
Bien que Trump a fait savoir qu’il sera plus tolérant à l’égard des implantations que ne l’a été l’administration Obama, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’ils doivent encore mettre au point un accord en ce qui concerne la politique en Cisjordanie.
Israël contrôle la Cisjordanie depuis qu’il l’a conquise pendant la guerre des Six Jours en 1967, mais n’a pas annexé de territoire au-delà de l’extension de la souveraineté à Jérusalem Est. Il a ensuite appliqué la loi israélienne au plateau du Golan, conquis aux Syriens au cours de la même guerre.
En janvier, Herzog, qui préside l’Union sioniste, a surpris de nombreuses personnes en faisant volte-face. Il avait annoncé que la solution à deux états, longtemps défendue par son parti de centre gauche, était irréaliste, et que la meilleure façon d’avancer était de se focaliser sur les accords sécuritaires plutôt que sur un accord final.
Depuis l’élection de Trump, le chef du parti HaBayit HaYehudi Naftali Bennett et les députés du Likud et de la droite en général ont intensifié leurs appels à l’annexions de zones importantes de la Cisjordanie, que les Palestiniens considèrent comme partie intégrante de leur futur état, notamment Maale Adumim.
La numéro 2 de l’Union sioniste, Tzipi Livni, a déclaré jeudi durant une réunion du parti au musée Castel de Maale Adumim que pour pourvoir garder le contrôle de la ville, Israël devait rejeter le soutien des partis de droites pour les implantations en dehors des blocs principaux.
« Maale Adumim fait partie des blocs d’implantations qui resteront dans l’État d’Israël, a-t-elle dit. Mais pour ce faire, il faut établir des priorités claires et prendre des décisions claires : oui aux blocs d’implantations, non aux avant-postes et aux implantations isolées. »
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