Gill Rosenberg, ex-membre de Tsahal, a passé 6 mois en Syrie et en Turquie pour venir en aide aux
Kurdes combattant l’Etat Islamique. Après une semaine de convalescence à Paris et une
interrogation poussée par les autorités israéliennes, la guerrière au passé trouble a pu reprendre
une vie normale.
Elle a atterri ce dimanche à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv et est apparue tout sourire. « Je suis
contente d’être de retour à la maison, avoue-t-elle. Ca allait, même si c’est un pays en guerre ». La
jeune Israélo-Canadienne de 31 ans, ancienne soldate de Tsahal, revient d’un voyage de 6 mois dans
l’antre du terrorisme, entre Syrie et Irak !
Son départ, qu’elle a annoncé dès le mois de novembre via les réseaux sociaux, avait provoqué
l’émotion au sein de toute la population, faisant de Gill une muse pour la presse nationale. Pour
rejoindre Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, elle a d’abord dû passer par Amman, en Jordanie, et
affronter les dangers que peut engendrer le franchissement des frontières.
« Je voulais apporter mon soutien aux combattants kurdes, j’étais certaine que mon expérience
pouvait leur être profitable », explique-t-elle à Israël Radio. Heureuse d’être de retour parmi les
siens, elle n’oublie pas pour autant tous ceux qu’elle a rencontrés et aidés, au cours de son
dangereux périple. Et culpabilise : « C’est dur de se dire que je suis de retour, sur les plages de Tel-
Aviv, quand mes amis en Syrie continuent de lutter pour leur survie contre l’Etat Islamique. »
Dans l’interview publiée ce dimanche, par le Times of Israel, elle ne cache pas son désarroi : « Une
fois passée la ligne de front, il y a, dans la région, plus de 3 millions de réfugiés. Pour la plupart des
femmes et des enfants, la situation humanitaire est plus qu’urgente ! »
Son retour a été précipité par l’avancée de l’Etat Islamique et par le rôle de plus en plus
prépondérant joué par l’Iran dans le conflit, raconte-t-elle sur le site israélien.
Mais si son côté de combattante pour la liberté lui a permis de tenir bon sur les lignes de front, c’est
surtout sa peur d’un nouvel holocauste qui l’a conduit aux frontières du terrorisme. « Plus jamais, je
ne veux revivre un événement comme la Shoah », s’exclame-t-elle, tentant, par son coup d’éclat,
d’alerter l’opinion internationale sur la gravité de la situation des Kurdes en Irak, mais aussi d’aider
les autres minorités à trouver la voie de l’émancipation.
Si tous en Israël saluent le courage exemplaire de l’ex-soldate, certains critiquent cependant sa
décision, jugée irresponsable. Gill Rosenberg aurait très bien pu faire l’objet d’un kidnapping et
mettre le gouvernement israélien dans une position inconfortable, en l’obligeant à négocier avec les
terroristes.
L’autre ombre au tableau, qui entache le combat de l’Israélo-Canadienne est son passé trouble.
Condamnée en 2009 à 4 ans de prison pour arnaque financière, la jeune femme s’était présentée à
l’époque comme une organisatrice de loteries permettant de venir en aide aux personnes âgées.
Impossible, dès lors de ne pas se demander si son généreux combat pour la survie des minorités
syriennes et irakiennes ne cachent pas d’autres motivations moins altruistes…
Les services de renseignements israéliens, eux, continuent de douter. Et la surveillent de près…
Alain Sayada pour Israël Actualités