conflit-Israël-Palestiniens-
Jérusalem, 5 mai 2016 (AFP) – L’armée israélienne a indiqué avoir mené dans
la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles frappes aériennes contre des
positions du Hamas islamiste qui dirige la bande de Gaza, territoire
palestinien en proie à un accès de tensions mettant à l’épreuve un fragile
cessez-le-feu.
« Ripostant aux attaques en cours contre les forces israéliennes, un
appareil de l’armée de l’air israélienne a frappé dans la nuit quatre sites
terroristes du Hamas dans le nord de la bande de Gaza », a dit l’armée
israélienne dans un communiqué.
On ignore si ces raids ont fait des victimes.
L’armée israélienne avait déjà indiqué avoir conduit des frappes aériennes
mercredi sur cinq positions du Hamas dans le sud de Gaza après un accès de
fièvre subit aux frontières du territoire qui a connu trois guerres entre
Israël et les groupes armés palestiniens entre 2008 et 2014.
Depuis mercredi, des soldats israéliens opérant le long de la barrière de
sécurité israélienne ont été visés
par des tirs répétés de mortier et de roquettes, a rapporté l’armée
israélienne. Des soldats ont encore été visés par des tirs de mortier dans la
nuit, a-t-elle dit.
Les tout premiers incidents ont commencé mardi par des tirs contre un
groupe de soldats israéliens. Ils se sont notablement intensifiés mercredi. La
riposte israélienne a commencé par des tirs de char, avant les raids aériens.
Le secteur israélien autour de Nahal Oz a été déclaré « zone militaire
fermée », une apparente première depuis la guerre de 2014.
Ces incidents sont parmi les plus sérieux depuis août 2014 et le
cessez-le-feu tendu observé par Israël et les groupes armés palestiniens.
– Israël accuse directement le Hamas –
Israéliens et Palestiniens se sont livré en juillet-août 2014 la plus
longue et la plus dévastatrice des trois guerres dans la bande de Gaza depuis
2008. Elle a provoqué la mort de 2.251 personnes, majoritairement des terroristes,
côté palestinien, selon l’ONU, et 73, dont 67 soldats, côté israélien.
Ce cessez-le-feu était sporadiquement remis en cause par des tirs de
roquettes de Gaza vers Israël. Ils étaient généralement attribués à des
groupes armés contestant l’autorité du Hamas qui, lui, trouverait pour le
moment un intérêt à maintenir la trêve.
Israël répondait à ces tirs en frappant des positions du Hamas, qu’il dit
tenir pour responsable de la sécurité sur le territoire qu’il contrôle depuis
2007.
Cette fois cependant, l’armée israélienne accuse directement le Hamas. Au
cours des derniers jours, « le Hamas a procédé à des tirs répétés de mortier et
de roquettes contre les forces israéliennes » opérant le long de la barrière de
sécurité, a-t-elle dit.
Du côté militaire israélien, on estime que le Hamas prendrait mal un
surcroît d’activités israéliennes le long de la frontière, notamment à la
recherche de tunnels qui pourraient servir à mener des attaques sur le sol
israélien, en particulier contre les communautés civiles israéliennes
riveraines.
« L’armée israélienne ne tolère et ne tolèrera rien qui menace la vie des
habitants du sud d’Israël et est déterminée à continuer de déjouer toute
tentative en ce sens », a dit l’armée.
Les activités israéliennes ont un caractère « défensif », a-t-elle cependant
ajouté, dans une apparente manifestation de sa volonté d’éviter l’escalade.
Jusqu’alors aucune victime n’a été rapportée dans les échanges de tirs.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, dénoncent,
elles, « des incursions » israéliennes, « violation flagrante de la trêve conclue
en 2014 »: les soldats israéliens opérant le long de barrière de sécurité
n’hésiteraient pas à la passer et à entrer dans la bande de Gaza.
Les brigades Qassam ont prévenu mercredi soir dans un communiqué qu’elles
ne « permettront pas que se poursuive l’offensive sioniste sur la bande de
Gaza ».
L’envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, s’est dit
« inquiet », appelant toutes les parties « au maximum de retenue pour éviter tout
risque d’escalade ».
lal/plh