GAZA (Territoires palestiniens), 10 nov 2013 (AFP) – Le mouvement
nationaliste du président palestinien Mahmoud Abbas, le Fatah, a accusé
dimanche le Hamas islamiste, au pouvoir à Gaza, d’empêcher la tenue des
commémorations de la mort de Yasser Arafat lundi et d’arrestations de
plusieurs de ses militants.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a démenti ces accusations,
affirmant dans un communiqué que le mouvement avait « donné son accord à
l’organisation d’une célébration de tous les mouvements en un lieu adéquat et
fait des propositions spécifiques, mais le Fatah a refusé, insistant sur le
fait qu’il s’agissait d’une cérémonie du Fatah et que c’était à lui d’inviter
les mouvements qu’il voulait ».
« Nous espérons que le Hamas reviendra sur sa décision de ne pas nous
laisser marquer le neuvième anniversaire de la mort d’Arafat, le symbole de la
Palestine et de tous les mouvements de libération dans le monde », a indiqué
dans un communiqué le Fatah, fondé par Yasser Arafat.
Le Fatah a en outre dénoncé l’arrestation par le Hamas de certains de ses
membres dans la bande de Gaza et appelé à l' »unité nationale ».
Ce neuvième anniversaire intervient quelques jours après la remise aux
dirigeants palestiniens de rapports d’analyses médicales suisse et russe
d’échantillons biologiques d’Arafat qui montrent la présence de quantités
anormales de polonium-210.
Ces analyses établissent que « Yasser Arafat n’est mort « ni de vieillesse,
ni de maladie, mais par empoisonnement », a indiqué vendredi le Dr Abdallah
al-Bachir, chef de l’équipe médicale de la commission d’enquête palestinienne,
précisant néanmoins qu’elles ne permettaient pas de conclure que le polonium
était la cause de la mort.
« Israël est le premier, le principal et unique suspect dans l’affaire de
l’assassinat de Yasser Arafat », a affirmé le président de la commission
d’enquête, Tawfiq Tiraoui, tandis qu’Israël a de nouveau démenti toute
implication.
Les causes de la mort du dirigeant historique palestinien le 11 novembre
2004 dans un hôpital militaire français n’ont pas été élucidées, et nombre de
Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l’avoir empoisonné.
Le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de
Cisjordanie et la bande de Gaza, ont signé en 2011 au Caire un accord de
réconciliation pour mettre fin à la division entre les deux territoires, dont
la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances constamment
repoussées.
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