Des jihadistes français auraient été tués par les frappes menées par Paris en Syrie contre Daech. C’est une source gouvernementale, citée par plusieurs médias dont Europe 1, qui l’annonce ce lundi matin, sans toutefois préciser le nombre.
«Le chiffre de six a été annoncé probablement par une ONG syrienne, a précisé cette même source gouvernementale. A cette heure, nous ne pouvons rien confirmer».
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) ne peut pas non plus affirmer que des Français étaient présents parmi les jihadistes tués. Le flou s’est accentué quelques heures plus tard encore quand le ministère français de la Défense a également tenu à préciser qu’ «à ce stade, nous ne pouvons confirmer aucun élément précis relatif à ce bombardement». «Nous savons que ce camp visait à former des combattants destinés à venir s’attaquer à l’Europe et à laFrance, a toutefois indiqué le ministère à l’AFP. Parmi eux pouvaient se trouver des Français ou francophones».
Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, la France a effectué sa deuxième opération de frappes aériennes contre Daech. Dimanche, des sources du ministère de la Défense avaient indiqué que le camp d’entraînement de Daech visé abritait des «combattants français et francophones».
Manuel Valls a également refusé de dire si des Français avaient bel et bien été tués dans ces frappes. «Peut-être», s’est-il contenté de répondre en insistant surtout sur le fait que «c’était une obligation de frapper Daech» à partir du moment «où nous savons que des attentats se préparent».
Avant sa visite ce lundi sur une base militaire en Jordanie d’où partent les avions français menant les frappes, le Premier ministre avait été très clair en prévenant que l’intervention terrestre n’épargnerait pas les jihadistes français. «Nous frappons Daech et tous ceux qui, au sein de Daech, quelles que soient leur origine et leur nationalité, ont décidé de frapper la France et donc de frapper leur propre pays», a affirmé Manuel Valls à Amman dimanche soir.
«Qu’avez-vous fait ?»
« Nous ne frappons pas une nationalité en particulier. Nous frappons ceux qui aujourd’hui préparent des attentats contre la France», a-t-il insisté devant les journalistes. «Tous ceux qui rejoignent ces camps, tous ceux qui rejoignent Daech doivent savoir qu’ils peuvent demain être frappés», a encore averti Manuel Valls.
Le Premier ministre a une nouvelle fois mis en avant la légitime défense pour justifier ces interventions en Syrie. «S’il y avait un attentat comme ceux que nous avons eu, et que tout porte à croire qu’il a été préparé en Syrie, on nous dirait à juste titre : qu’avez-vous fait ? » a expliqué le Premier ministre.
Invitée ce matin de BFM TV, la numéro 2 du parti les Républicains,a estimé que des frappes françaises pouvant tuer des jihadistes français étaient légitimes. «Il faut que chacun connaisse les risques. Quand on s’engage dans les rangs de l’armée de Daech, on fait la guerre, donc on court les risques de la guerre », a-t-elle déclaré. «On veut frapper Daech, tous ceux qui combattent avec Daech, parce qu’on considère que Daech est une menace, y compris une menace pour nous», a-t-elle