JM Le Pen est monté inopinément à la tribune; les Femen ont également perturbé la parade annuelle
Une équipe de trois personnes du Petit journal a été agressée vendredi à Paris dans le défilé du Front national par des militants FN, avant d’être exfiltrée par le service d’ordre du parti frontiste, a indiqué à l’AFP la chaîne Canal+.
« L’une de nos deux équipes sur place a été prise à partie par des militants FN qui les ont frappés, notamment au dos et dans la nuque, mais ils vont bien », a expliqué une porte-parole de Canal+.
Un caméraman, un journaliste et un ingénieur son ont été « encerclés par plusieurs militants après une interview de Bruno Gollnish » puis frappés par des participants au traditionnel défilé du FN pour le 1er mai.
Le service d’ordre du FN « est intervenu pour les exfiltrer », a-t-on indiqué de même source.
Sur une vidéo de BFMTV, on voit l’eurodéputé asséner des coups de parapluie aux journalistes de Canal+ tout en saisissant la perche de leur preneur de son. Des membres du service d’ordre frontiste et des proches tentent de l’arrêter.
« C’est une violation de la vie privée », l’entend-on répéter à deux reprises.
« Les provocateurs de Canal pratiquent le micro-perche espion. Après 30 mn, j’ai détruit l’espion. Petite leçon gratuite de déontologie… » a expliqué dans un tweet M. Gollnisch, proche de Jean-Marie Le Pen.
Selon Canal+, les trois personnes agressées « vont bien » et « sont rentrées au bureau ».
Des images de cette agression seront diffusées dans le Petit journal de lundi, a indiqué Canal+.
Interrogée sur une éventuelle plainte, la chaîne a expliqué ne pas avoir pris de décision à ce stade. Le FN refuse habituellement toute participation de journalistes du Petit Journal à ses conférences de presse.
Deux interventions de militantes Femen ont fortement perturbé vendredi le traditionnel défilé du 1er mai du Front National, marqué aussi par deux apparitions éclair de Jean-Marie Le Pen près d’un mois après le début d’une violente brouille avec sa fille.
Juste avant le dépôt de gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, deux féministes Femen ont tenté d’approcher la présidente du Front National Marine Le Pen et se sont montrées seins nus avant d’être évacuées sans ménagement par le service d’ordre frontiste.
Une heure plus tard, trois autres Femen, toujours seins nus, sont apparues cette fois sur un balcon donnant sur la place de l’Opéra, avec des drapeaux portant l’inscription « Heil Le Pen » en caractères gothiques sur fond rouge, et faisant le salut nazi à plusieurs reprises.
Alors qu’elle venait d’entamer son discours à la tribune installée devant l’Opéra, derrière un immense panneau affichant le slogan « La France fait front », Marine Le Pen s’est adressée à elles, jugeant « paradoxal de se dire féministe et d’interrompre un discours en honneur à Jeanne d’Arc ». Elle a alors suspendu son discours pendant plusieurs minutes, manifestement déstabilisée.
Les trois jeunes femmes ont ensuite été évacuées de façon musclée par trois hommes du service d’ordre du parti. L’un d’entre eux a brandi le poing en signe de victoire, criant « la France aux Français ». « Je crois que certaines vont devoir aller se rhabiller », a commenté Marine Le Pen depuis la tribune.
‘Jean-Marie président!’
Entouré de partisans dont certains criaient « Jean-Marie président! » et de la vice-présidente du parti Marie-Christine Arnautu, M. Le Pen a ensuite regagné l’hôtel Régina, avant de rejoindre la place de l’Opéra pour le discours de sa fille.
« Je crois qu’il a souhaité rejoindre le défilé plus loin, c’est son choix, cela ne représente rien de particulier », a commenté pour sa part Marine Le Pen. Juste avant que cette dernière entame son discours, celui qu’on surnomme le « Menhir » est monté à la tribune pour saluer longuement la foule, une apparition qui n’était pas prévue initialement. Le visage crispé, Mme Le Pen a assisté muette et en retrait à cette scène.
L’an dernier, Jean-Marie Le Pen avait précédé sa fille au micro pour rendre hommage à Jeanne d’Arc (il ne s’était toutefois pas exprimé en 2011 ni en 2013). Le président d’honneur du FN, 86 ans et récemment hospitalisé pour un problème cardiaque, est convoqué lundi en bureau exécutif extraordinaire pour décider d’éventuelles sanctions le concernant, après ses propos controversés.
(avec AFP)