Les membres du groupuscule islamistes qui comparaissent ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris avaient récupéré, via une connaissance travaillant chez Orange, les coordonnées de plusieurs personnalités.
Outre trois épiceries juives, un café de la rue des Rosiers à Paris et cinq boutiques de l’enseigne Hyper Cacher, les «Cavaliers de la Fierté», comme se nomment les membres deForsane Alizza, avaient, dans leur collimateur, deux magistrats lyonnais dont l’un avait été choisi en raison de la consonance juive de son patronyme et d’un jugement entraînant un retrait de garde d’enfants, sur fond de maltraitance, à l’un des islamistes présumés. Les membres du groupe radical, dont quinze d’entre eux comparaissent à partir de ce lundi à Paris, n’excluaient pas de s’en prendre aussi à des «ennemis de l’islam» comme Fabrice Robert, chef du parti Bloc Identitaire.
Grâce à un certain «Dawoud», une connaissance travaillant chez Orange, Mohamed Achamlane, l’«émir» autoproclamé de Forsane Alizza, avait reçu par ailleurs un «petit cadeau». À savoir la liste des noms, des adresses, des téléphones fixes et mobiles de personnalités politiques le tels que Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot, Édouard Balladur, Jean-Louis Boorlo, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Louis Debré ou encore Philippe Douste-Blazy. Forsane Alizza obtient aussi toutes les coordonnées de figures médiatiques comme Éric Zemmour ou Silhem Hachbi du mouvement «Ni pute, ni soumise». Insatiable, Mohamed Achamlane avait même exigé de coordonnées «de flics, de magistrats de députés, etc., qu’on ait une grande base de données, pour avoir un moyen de pression important».
Dans un fichier intitulé: «données UMP.odt», les magistrats antiterroristes ont en outre découvert que les islamistes disposaient des «données personnelles de membre de l’UMP, dont des députés, anciens ministres et personnalités médiatiques», dont les «adresses, téléphones, messageries électroniques ; véhicules, nombre d’enfants, profession». Enfin, Forsane Alizza est soupçonné d’avoir voulu perpétré une attaque au cocktail molotov contre le journal Libération. Motif? Le quotidien avait déjà accueilli l’équipe de Charlie-Hedbo après l’incendie de ses locaux commis le 1er novembre 2011 dans la nuit. Une menée criminelle dont l’«émir» Mohamed Achamlane s’est d’ailleurs vanté d’être le commanditaire devant un disciple.