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Elie Wiesel, écrivain au service de la mémoire de la Shoah (BIO-EXPRESS)

Paris, 2 juil 2016 (AFP) – L’écrivain américain Elie Wiesel, rescapé des
camps de la mort nazis et Prix Nobel de la Paix 1986, qui est décédé samedi, a
consacré sa vie à la mémoire de la Shoah.
Pour « empêcher l’oubli » de la Shoah et favoriser la compréhension entre les
peuples, ce « messager de l’humanité », comme l’a qualifié le comité Nobel, a
créé la Fondation Elie Wiesel pour l’Humanité, avec son épouse, et l’Académie
universelle des cultures.
Elie Wiesel a souvent dénoncé la responsabilité des dirigeants qui
« savaient » le sort des juifs déportés, notamment Roosevelt et Churchill: en
1979, le président Carter lui avait montré les photos prises, fin 1942, par
des avions militaires américains survolant Auschwitz.
Il s’est engagé pour de multiples causes car il avait « fait un voeu après
la guerre: que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne
demeurerai pas silencieux ».

wieselNé le 30 septembre 1928 à Sighet, en Roumanie (alors Transylvanie), Elie
Wiesel est déporté à 15 ans à Auschwitz-Birkenau, en Pologne occupée par les
nazis, où sa mère et sa plus jeune soeur sont assassinées. Son père meurt
devant lui à Buchenwald (Allemagne) où ils ont été transférés.
A sa sortie du camp, en 1945, il est recueilli en France par l’OSE (oeuvre
juive de secours aux enfants) et y vit jusqu’en 1956. Après des études de
philosophie à la Sorbonne, il devient journaliste et écrivain.
L’écrivain français François Mauriac préface son premier roman « La nuit »
(1958), son chef-d’oeuvre basé sur ses souvenirs de déportation, qui sera
suivi d’une quinzaine d’autres (en français, en anglais, en hébreu et en
yiddish), de trois pièces de théâtre et de nombreux essais.
Ses dons de conteur se confirment dans « Le Mendiant de Jérusalem », inspiré
de la guerre des Six jours. « Le testament d’un poète juif assassiné » (1980),
« Le cinquième fils » (1983) et « Signes d’exode » (1985) questionnent le silence
de Dieu. « Le temps des déracinés » (2003), « Un désir fou de danser » (2006)
comptent également parmi ses succès.
Citoyen américain depuis 1963, Elie Wiesel a occupé longtemps la chaire en
Sciences Humaines de l’Université de Boston et partagé sa vie entre les
Etats-Unis, la France et Israël.
Grand Croix de la Légion d’Honneur en France, il a également reçu la
médaille d’or du Congrès américain pour son travail à la tête de l’Holocaust
Memorial Council des Etats-Unis. Il est également chevalier commandeur
honoraire de l’Ordre de l’Empire britannique.
Elie Wiesel qui, en 2006, avait refusé la présidence de l’Etat d’Israël,
soulignant qu’il n’était « qu’un écrivain » a confirmé, six ans plus tard, un
projet de livre avec le président américain Barack Obama avec lequel il était
retourné à Buchenwald en 2009.
vm/ger/fjb

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