Washington appelle à la retenue: pour Abbas l’opération terrestre va encore compliquer la situation
L’armée israélienne a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une opération terrestre dans la bande de Gaza, Washington mettant aussitôt en garde Israël contre « une nouvelle escalade ».
Le secrétaire d’État américain John Kerry, dans une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, « a mis l’accent sur la nécessité d’éviter une nouvelle escalade et demandé que le cessez-le-feu de 2012 soit restauré dès que possible en réitérant son accord avec l’initiative de paix égyptienne », selon le Département d’Etat dont la porte-parole Jen Psaki a ajouté: « Les événements tragiques montrent clairement qu’Israël doit prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils et éviter qu’ils ne soient tués. Nous allons continuer à mettre l’accent sur ce point avec Israël. Nous pensons qu’il faut certainement en faire davantage ».
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui aussi déploré le déclenchement de cet assaut terrestre et demandé à Israël d’agir « bien davantage pour faire cesser les pertes civiles », alors que le ministère de la Santé du Hamas indiquait vendredi matin que 20 Palestiniens avaient été tués durant la nuit portant le bilan à 258 morts au onzième jour de l’opération d’Israël contre le Hamas, sans toutefois préciser le nombre de civils et d’hommes armés.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a rencontré jeudi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a déploré que l’offensive terrestre allait causer « davantage d’effusion de sang » et compliquer les efforts pour mettre fin au conflit dans l’enclave.
L’offensive terrestre israélienne va causer « davantage d’effusion de sang » et compliquer les efforts pour mettre fin au conflit dans l’enclave, a déclaré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, cité vendredi par l’agence officielle égyptienne MENA.
L’Egypte, qui joue les médiateurs, a dénoncé « l’escalade » israélienne et demandé aux belligérants d’accepter sa proposition de trêve.
Mais le ministre égyptien des Affaires étrangères a également vivement critiqué le Hamas jeudi, estimant que le mouvement terroriste palestinien aurait pu sauver des dizaines de vies s’il avait signé le cessez-le-feu proposé cette semaine par Le Caire, et qui avait été accepté par Israël. « Si le Hamas avait accepté la proposition égyptienne, il aurait pu sauver les vies d’au moins 40 Palestiniens », a déclaré Sameh Choukri, selon l’agence de presse officielle Mena. Le ministre a accusé le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza d’avoir « comploté avec le Qatar et la Turquie pour mettre en échec le rôle régional de l’Egypte » Le Hamas avait rejeté mardi une première initiative de cessez-le-feu formulée par l’Egypte et acceptée par Israël.
Israël a clairement fait savoir jeudi qu’il est d’accord pour une médiation égyptienne, mais refuse toute implication du Qatar. « L’initiative de cessez-le-feu du Qatar n »est pas sur la table », a déclaré un haut responsable israélien qui a ajouté que Jérusalem veut un accord de cessez-le-feu dans lequel le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas soit impliqué.
Les deux pays entretenant les relations les plus étroites avec le Hamas sont la Turquie et le Qatar qui tiennent à être au centre des négociations.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, quant à lui, était par ailleurs attendu au Caire et en Israël vendredi pour évoquer la question de Gaza.