ANKARA, 25 août 2013 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
a, une nouvelle fois, critiqué dimanche Israël ainsi que le philosophe
français Bernard-Henri Lévy qu’il accuse d’avoir joué un rôle dans le
renversement du président égyptien Mohammed Morsi.
« En 2011 lors d’une conférence, l’ancienne ministre israélienne (des
Affaires étrangères, aujourd’hui ministre de la Justice) Tzipi Livni et un
soi-disant intellectuel français débattent de la possible arrivée au pouvoir
des Frères musulmans en Egypte », a-t-il dit lors d’un discours à l’université
de sa ville natale de Rize (nord-est).
« On voit comment par quelles manoeuvres le pouvoir a été destitué en Egypte
par les propos de ces participants » qui lors du séminaire se sont inquiétés de
l’accession au pouvoir des Frères musulmans, a estimé M. Erdogan, dénonçant le
régime militaire dans ce pays qui a « volé les voix » du peuple égyptien.
« Ces gens manifestent uniquement pour défendre l’honneur de leurs
suffrages », a insisté le Premier ministre turc qui soutient les Frères
musulmans.
Depuis plusieurs jours, M. Erdogan multiplie ses critiques envers Israël et
l’intellectuel français les accusant d’avoir fomenté le « coup d’Etat » du 3
juillet dernier en Egypte pour destituer le président Mohammed Morsi,
provoquant l’indignation d’Israël et des Etats-Unis. Les deux parties ont
rejeté les accusations qualifiées « d’agressives, d’infondées et de fausses »
par la Maison Blanche.
Dans un entretien publié samedi par le journal d’opposition turque
Cumhuriyet, Bernard-Henri Lévy (BHL)a estimé que le Premier ministre turc
« délire (…) Oui, franchement, tout le monde, en France, aux Etats-Unis, se
tord de rire ».
BHL a, par ailleurs, confirmé ses déclarations sur les Frères musulmans qui
« confisqueraient le pouvoir à des fins idéologiques; qu’ils établiraient, pas
à pas, un Etat religieux totalitaire (…) Bref, qu’ils aboliraient cette
démocratie naissante qui leur avait permis de s’emparer du pouvoir ».
A propos de la Turquie, l’intellectuel français a affirmé que pour que le
pays « retrouve des relations normales avec ses partenaires naturels,
c’est-à-dire avec les démocraties et donc, en particulier, avec Israël, il
faudra qu’il tourne la page Erdogan ».
M. Erdogan a noué des relations étroites avec les pays musulmans depuis son
arrivée au pouvoir en 2002 au détriment de ses relations avec Israël.
BA/gg