Rentrée chargée pour le microcosme médiatique et le monde politique. La télé,
comme à chaque saison, peine à se réinventer. Les politiques, en rangs serrés parce
qu’une échéance électorale fondamentale se prépare en 2017, affûtent leurs armes.
Et comme d’habitude, tout ce beau monde se retrouve sur le même canapé ! En
l’occurrence, c’est sur celui de Laurent Ruquier, samedi soir, avec un ONPC passé
en prime time, que la réunion avait lieu…
En général, je goûte assez peu ces exercices médiatiques où l’on réunit sur un
divan, en mode confidences entre amis, des politiques, des artistes, des candidats
de télé-réalité et ceux qui gravitent dans leurs entourages respectifs. Sympathique
au demeurant, ce type de talk-shows a les défauts de ses qualités : le mélange des
genres. Voir un candidat à quelque élection nous parler de son goût pour les carottes
ou la musique folklorique, nous présenter sa gardienne ou son maraîcher, et émailler
le tout d’extraits de son programme politique me donne un sentiment de buffet à
volonté : tout est à l’avenant, mais rien n’a de vraie saveur…
Ce qui me gêne, surtout, c’est que l’exercice installe la confusion. Surtout lorsqu’un
Jean-Luc Mélenchon est l’un des invités majeurs : tribun populiste à la verve
indéniable, le Président du Front de Gauche est aussi un fervent antisioniste qui,
sous couvert de défendre le peuple, les vaches (il est végétarien), et les libertés, flirte
souvent avec la limite et tient régulièrement des propos aux relents antisémites. Il fait
semblant d’être un athée libertaire, mais ne condamne jamais, alors que la laïcité
devrait être non négociable en ce qui le concerne, les coups de boutoir que l’islam
intégriste porte à la société française.
Enfin, je vous laisse seuls juges de la viabilité de son programme économique, mais
je noterai, à titre personnel, que lorsque Vanessa Burggraf, nouvelle chroniqueuse
d’ONPC, a essayé de le faire parler, il s’est montré, au mieux agressif et vulgaire, au
pire machiste et insultant avec la journaliste, dissimulant mal son mépris et reléguant
ainsi cette grande professionnelle des médias au statut de blondinette intrusive !
Aussi étais-je en train de m’interroger sur la pertinence d’une émission de service
public augmentant considérablement le capital sympathie de ce grossier personnage
lorsque l’arrivée de Patrick Timsit m’a fait bondir de mon propre canapé. Venu faire la
promo de son film, Timsit, joue la gouaille. Assis à côté de Jean-Luc Mélenchon, il
tente alors de faire copain-copain. Grimace de dégoût du tribun, qui a du mal à
dissimuler son agacement. Timsit dégaine alors de la pommade : « Il est généreux, il
est formidable et blablabla… » Mélenchon sourit enfin, Ruquier s’étonne, Timsit, lui
assume, toute honte bue. Un scandale…
J’avais déjà une vague nausée en voyant un Jacques Weber aux portes de la sénilité
nous dire à quel point Mélenchon était génial et s’en faire le porte-parole. Mais voir
Timsit tenter pitoyablement de copiner avec ce que l’extrême-gauche a pondu de
plus antisioniste, pour ne pas dire autre chose, m’a achevé ! Comme Elie Semoun ou
Roger Hanin avant lui, Patrick Timsit a trahi ce qu’il est pour assurer ce qu’il fait…
Dommage monsieur Timsit, je vous aimais bien. Vous voir ainsi faire des courbettes
et des salamalecs à ce que la classe politique compte de moins glorieux m’a consterné : manquait-il
quelques anarcho-communistes dans votre public ?
Les électeurs de monsieur Mélenchon sont-ils si importants pour vous qu’il vous faille
absolument vous prostituer pour les séduire ? Et vendre votre âme au diable, ça ne
vous empêche pas de dormir ? Ah ben non, suis-je bête, vous n’êtiez pas couché !