PARIS, 13 jan 2014 (AFP) – La présidente du Front national Marine Le Pen a
estimé lundi que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls « (essayait) de se
positionner en présidentiable possible » au vu de son action contre le
polémiste Dieudonné.
« Manuel Valls est rentré dans une guérilla en réalité, ça me fait penser à
la période où Nicolas Sarkozy menait une petite guérilla contre Jacques
Chirac. Il oeuvre pour sa propre paroisse, pour sa carrière, il essaie de se
positionner en présidentiable possible », a commenté Mme Le Pen sur RTL.
« Pour cela, tout est bon, y compris d’effondrer des principes sur lesquels
notre Etat de droit est pourtant solidement assis depuis des décennies… Je
trouve ça regrettable », a-t-elle accusé.
Alors qu’on lui demandait si Manuel Valls avait eu raison dans son action
vu que Dieudonné avait renoncé à son spectacle polémique « Le Mur », Mme Le Pen
a répondu : « Non, Valls a pris une décision lourde de sens, suivi en cela par
le Conseil d’Etat, et je ne suis pas sûre que la Cour européenne des Droits de
l’Homme ne vienne pas sanctionner une fois de plus la France dans ce domaine ».
« Si on fait ça, alors à ce moment-là on ouvre la porte à des censures », a
averti la députée européenne.
« Si des propos, comme c’est le cas, choquent, heurtent, blessent, il y a
des tribunaux pour cela » mais « dans l’Etat de droit français, personne ne peut
décider qu’un propos ne puisse a priori être tenu, c’est le principe de la
liberté d’expression et j’y suis attachée », a insisté la patronne du FN.
D’après elle, « il y a moins d’inconvénient à laisser ceux qui abusent de la
liberté d’expression que de laisser ceux qui risqueraient d’abuser de la
censure ».
Le polémiste a annoncé samedi qu’il renonçait à donner son spectacle
controversé, interdit par la justice administrative. Le ministre de
l’Intérieur s’est mis en première ligne avec une circulaire aux préfets
détaillant les moyens pour faire interdire le spectacle de Dieudonné.
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