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Dieudonné mis en examen pour fraude fiscale et abus de biens sociaux

Habitué des prétoires pour ses provocations
antisémites, le polémiste Dieudonné a été mis en examen cet été dans un
dossier financier pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux.
Cette mise en examen est intervenue le 10 juillet dans le cadre d’une
information judiciaire confiée début avril au juge Renaud van Ruymbeke, après
une enquête préliminaire du parquet de Paris, a appris l’AFP vendredi de
sources concordantes.
L’humoriste controversé a été dans le viseur du gouvernement qui avait fait
interdire certaines de ses représentations à la fin de l’année dernière. Mais
il fait aussi l’objet d’investigations sur ses affaires et la gestion des
bénéfices de ses spectacles ou de la vente de produits dérivés, liés par
exemple à la « quenelle », le geste de ralliement de ses partisans.
« Nous sommes tout à fait sereins. Notre client est en règle du point de vue
fiscal », a affirmé à l’AFP l’un de ses avocats, Me David di Stefano.
Les enquêteurs s’étaient notamment interrogés sur plus de 400.000 euros
expédiés entre 2009 et 2013 au Cameroun, pays où il a des liens familiaux,
alors que le polémiste, condamné à plusieurs reprises à des amendes par les
tribunaux, n’acquittait pas le montant de ses amendes. Il les a depuis payées.
Les enquêteurs s’interrogeaient aussi sur les conditions dans lesquelles la
société les Productions de la plume, gérée par sa compagne Noémie Montagne,
avait racheté pour 550.000 euros une propriété de Dieudonné, mise aux enchères
publiques forcées en raison d’une dette fiscale de près de 900.000 euros.
Après un appel aux dons, Dieudonné avait aussi reçu près de 1.400 chèques,
pour une somme d’environ 550.000 euros, avait indiqué une source proche du
dossier en février.

– plusieurs procès à venir –

Fin janvier, dans le cadre de l’enquête préliminaire, les policiers de
l’Office anticorruption de la police judiciaire ont découvert 650.000 euros en
liquide à son domicile, en Eure-et-Loir. L’un de ses avocat a alors expliqué
qu’il s’agissait du produit de la billetterie de son spectacle.
Des sources proches du dossier ont indiqué à l’AFP que l’infraction d’abus
de biens sociaux retenue contre Dieudonné était en lien avec la gestion des
Productions de la plume.
« Nous sommes sereins parce qu’on va pouvoir s’expliquer avec un juge et
qu’on n’aura pas à subir les mensonges du gouvernement », a déclaré Me David di
Stefano.
« Pour quelqu’un qui se prétend antisystème, il est désormais soupçonné d’en
avoir abusé et tiré un profit personnel », a réagi de son côté l’avocat de la
Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), Me
David-Olivier Kaminski. La Licra est partie civile dans ce dossier financier
car elle avait déposée une plainte pour organisation frauduleuse
d’insolvabilité contre Dieudonné, qui a été jointe à la procédure. Mais le
polémiste n’est pas mis en examen pour ce chef.
Plusieurs procès se profilent encore. Dieudonné doit notamment être jugé le
26 novembre à Paris pour l’appel aux dons qu’il avait lancé sur internet pour
payer ses condamnations pécuniaires, ce qu’interdit la loi. Toujours à Paris,
il est convoqué le 28 janvier 2015, pour provocation à la haine raciale après
des propos sur le journaliste de France Inter, Patrick Cohen. « Quand je
l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz…
Dommage », avait-il lancé lors de son spectacle « Le Mur », au théâtre de la Main
d’Or à Paris.
tu-ng-arb/mra/bir

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