Malgré une nouvelle constitution dite plus libérale, la Tunisie refuse tout Israélien sur son sol
TUNIS – Des touristes israéliens ont été interdits d’entrée en Tunisie lors d’une escale au port de La Goulette, a indiqué leur compagnie de croisières lundi.
Durant l’escale du Norwegian Jade à La Goulette, en Tunisie, dimanche 9 mars 2014, un petit nombre de clients de nationalité israélienne n’ont pas été autorisés à débarquer à cause d’une décision de dernière minute du gouvernement tunisien, a affirmé la Norwegian Cruise Line (NCL), basée à Miami (Etats-Unis), dans un bref communiqué envoyé à l’AFP.
Le service de communication de NCL s’est contenté de dire que le gouvernement n’avait pas fourni d’explications et qu’il s’agissait du premier incident du genre auquel la compagnie était confrontée en Tunisie.
Une responsable du ministère du Tourisme a pour sa part affirmé qu’il s’agissait d’un problème de procédure. Ils n’avaient pas de visas, a affirmé à l’AFP Amel Djaït, chargée de mission auprès de la ministre du Tourisme.
Un responsable du gouvernement a renvoyé au ministère de l’Intérieur, qui dans un communiqué dans la soirée s’est borné à dire qu’un groupe de 14 touristes a été empêché d’entrer (sur) le territoire tunisien le 9 mars parce que ces personnes ne répondaient pas aux conditions légales d’entrée dans notre pays.
La question est sensible en Tunisie, comme dans la plupart des pays arabes, où la normalisation des relations avec Israël est taboue.
Au moment de sa nomination, l’actuelle ministre du Tourisme, Amel Karboul, a d’ailleurs dû faire face à de vives critiques parce qu’elle s’est rendue en Israël pour des raisons professionnelles.
La Tunisie a entretenu des relations étroites avec les Palestiniens, accueillant notamment de 1982 à 1994 le quartier général de l’ »Organisation de libération de la Palestine » » (OLP), considéré alors par Israël comme un groupe terroriste.
En 1996, la Tunisie et Israël avaient ouvert des bureaux d’intérêts à Tel-Aviv et Tunis, mais en octobre 2000, la Tunisie avait gelé ces relations suite au déclenchement de la seconde Intifada par Yasser Arafat.