Alors que les exécutions sommaires se multiplient à Palmyre, en Syrie, deux députés de l’opposition ont réclamé mercredi un engagement des troupes au sol contre l’État islamique. Laurent Fabius plaide contre.
Les milliers de bombardements de la coalition en Irak et en Syrie n’ont donc pas empêché l’Etat islamique de progresser. À Palmyre, dans l’est de la Syrie, où les exécutions sommaires se multiplient, comme à Ramadi, en Irak, le califat a récemment engrangé des victoires. Des revers pour la coalition qui interrogent deux parlementaires français de l’opposition sur la stratégie à adopter face aux djihadistes.
«Réveillons nous, la stratégie de lutte contre Daech est un échec total», a ainsi clamé Meyer Habib, député UDI des Français de l’étranger, lors des questions au gouvernement de mercredi. «Daech progresse sur tous les fronts. On en parle, on s’émeut mais concrètement: rien», s’est désolé le parlementaire qui estime qu’une «stratégie se juge aux résultats». Et, «à ce jour ils sont catastrophiques». Le député a ainsi plaidé pour un changement de stratégie: «Les frappes aériennes ne suffisent pas. Cette guerre ne se gagnera qu’au sol ou ne se gagnera pas. La France doit prendre ses responsabilités et montrer la voie contre le ‘nazislamisme’».
Il a été rejoint lors de la même séance par son collègue de l’UMP, Nicolas Dhuicq: «Quel que soit le courage de nos marins, de nos aviateurs et de nos soldats, c’est au sol effectivement que la guerre se gagnera». Celui-ci précise toutefois au Scan qu’il ne prône pas l’intervention de forces françaises.
Fabius est contre
Mercredi dernier, dans l’émission «Ça vous regarde» (LCP), c’est le député socialiste Eduardo Rihan-Cypel qui admettait que «l’on ne réglera pas tout par des bombardements». «Tout le monde (le) sait bien», ajoutait l’élu de Seine-et-Marne. Le parlementaire, spécialiste des questions militaires, assurait qu’il «faudra à un moment donné une organisation et des interventions terrestres». Refusant toutefois que les soldats engagés soient français: «Je pense que ça serait une erreur d’avoir des forces militaires occidentales sur le terrain. Ça serait donner une possibilité pour les populations de faire un front commun face à des occidentaux qui seraient de nouveau sur place». Eduardo Rihan-Cypel plaide davantage pour une aide apportée à des troupes de la région.
Pour l’heure, le gouvernement exclut de changer sa stratégie. Laurent Fabius a ainsi été catégorique en répondant mercredi aux députés qui vantent la mobilisation de l’armée tricolore: «Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites que le rôle de la France est d’aller combattre Daech au sol». Le ministre des Affaires étrangères dit encore croire à une «solution politique».
Source: Figaro