TEL-AVIV, 06 jan 2014 (AFP) – Des milliers de demandeurs d’asile africains
entrés clandestinement en Israël ont défilé lundi à Tel-Aviv devant des
ambassades américaine et européennes pour protester contre la politique
israélienne d’immigration, a constaté un photographe de l’AFP.
Ce nouveau rassemblement de ressortissants originaires principalement du
Soudan et d’Erythrée, survient au lendemain d’une manifestation monstre de
plus de 30.000 d’entre eux à Tel-Aviv.
Les participants ont marché devant les représentations américaine,
britannique, française, allemande, italienne et canadienne avant de se
disperser dans le calme, selon le photographe de l’AFP et la police.
Ils dénoncent le refus des autorités d’examiner leurs demandes d’asile,
ainsi que le placement en rétention de centaines d’entre eux.
« ONU, réveille-toi », ont-ils scandé en passant devant le Haut-Commissariat
des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Depuis 2009, la compétence pour décider de l’attribution du statut de
réfugié aux demandeurs d’asile en Israël est passée du HCR au ministère de
l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur Gideon Saar a rejeté lundi les critiques du HCR,
assurant dans un communiqué que « toutes les demandes d’asile étaient examinées
par l’Office de l’immigration », et que les requérants étaient protégés de
toute expulsion pendant ce laps de temps.
Le HCR a reproché dimanche à Israël dans un communiqué de ne pas accorder
aux demandeurs d’asile « l’accès au statut de réfugié », soulignant qu’en Europe
plus de 70% des demandeurs d’asile soudanais ou érythréens se voyaient
reconnaître ce statut.
La représentante de l’agence de l’ONU en Israël, Walpurga Englbrecht, citée
dans le texte, s’est déclarée « particulièrement troublée par la finalité » du
centre de rétention de Holot, dans le sud du pays, estimant qu’il « fonctionne
comme un centre de détention dont il n’y a pas de libération ».
Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être
placés jusqu’à un an en rétention sans procès.
Le centre de Holot, qui a commencé à fonctionner en décembre, est ouvert
pendant la journée, mais ses occupants doivent pointer à trois reprises et y
passer la nuit.
Les autorités israéliennes estiment à 60.000 le nombre d’Africains entrés
clandestinement et ont lancé en 2012 une campagne qui a abouti au départ ou à
l’expulsion de 3.920 d’entre eux.
Parallèlement, Israël a achevé en 2013 la construction d’une clôture
électronique le long des 230 km de frontière avec l’Egypte, ce qui a réduit
pratiquement à néant le nombre d’entrées illégales.
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