Stockholm, 15 jan 2015 (AFP) – A l’aube du soixante-dixième anniversaire de la disparition de Raoul Wallenberg, ce Suédois qui a sauvé des milliers de juifs hongrois, des chercheurs ont présenté dans un article publié jeudi de nouveaux éléments qui pourraient éclaircir le mystère de sa disparition.
Raoul Wallenberg fut l’un de ces Justes qui s’est employé à sauver des Juifs de l’Holocauste en distribuant en 1944-1945 à Budapest des passeports de protection qui identifiaient les porteurs comme des citoyens suédois en instance de rapatriement.
Convoqué par l’armée Rouge le 17 janvier 1945, il disparait ensuite dans des conditions mystérieuses.
Les trois chercheurs estiment que la collaboration de Wallenberg avec un homme d’affaires allemand, Ludolph Christensen, protégé par le bras-droit d’Heinrich Himmler, le chef de la SS, « pourrait apporter de nouvelles pistes pour élucider (sa) disparition ».
Cette collaboration était jusqu’à présent inconnue.
Les liens avec un Allemand protégé par un haut dignitaire nazi ont pu attirer les soupçons soviétiques et contribuer à son arrestation.
« Cela ne diminue absolument pas la valeur de ce qu’il a fait à Budapest, mais ces contacts peuvent avoir renforcé les suspicions soviétiques à son égard et envers son travail », a expliqué à l’AFP Susanne Berger, l’une des trois auteurs de l’article, publié sur le site raoul-wallenberg.eu.
« Ce qui est incroyablement positif pour l’affaire Raoul Wallenberg, c’est que l’on trouve encore de nouvelles informations qui complètent l’image de ce qui s’est passé et nous aide à mieux le comprendre », a indiqué à l’AFP Ingrid Carlberg, auteur d’une biographie exhaustive du héros suédois, soulignant
toutefois que « cette relation n’a sans doute pas été décisive dans
l’arrestation de Wallenberg ».
Pour Mme Berger, le lien entre les deux hommes était connu des Soviétiques mais n’a jamais été révélé.
C’est une preuve supplémentaire qu' »une documentation importante, qui n’a pas encore été partagée avec les chercheurs et pourrait offrir des pistes nouvelles pour résoudre la question du destin de Wallenberg en Russie, est certainement disponible dans les archives russes », selon la même source.
De quoi alimenter le travail des chercheurs qui essaient de déterminer ce qui a pu arriver au Suédois, officiellement décédé en 1947 dans une prison moscovite, une version contestée par la famille du diplomate et les experts.