RAMALLAH (Territoires palestiniens), 31 oct 2013 (AFP) – L’Autorité
palestinienne a menacé jeudi de saisir la justice internationale en réponse à
la décision d’Israël d’accélérer la colonisation à Jérusalem-Est.
« Le ministère des Affaires étrangères envisage sérieusement de se tourner
immédiatement vers les cours et organisations internationales, et de déposer
les plaintes adéquates afin de stopper la construction des colonies », a averti
le chef de la diplomatie palestinienne Riyad al-Malki dans un communiqué.
Jusqu’à présent, la direction palestinienne s’est abstenue temporairement
de toute démarche unilatérale à l’ONU, notamment de saisir la justice
internationale, pour donner une chance aux efforts de paix américains en cours.
Les Palestiniens ont suspendu toute demande d’adhésion à des organisations
internationales, y compris à des instances judiciaires susceptibles de
poursuivre Israël, comme le statut d’Etat observateur obtenu en novembre 2012
aux Nations unies en donnerait le droit. Ils seraient ainsi habilités à
présenter leur candidature à la CPI et à la CIJ (Cour pénale internationale et
Cour internationale de justice).
Le ministre palestinien des Affaires étrangères a dénoncé « les plans
approuvés par (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu pour bâtir
dans les colonies et les tentatives de ce dernier de lier la colonisation à la
question des prisonniers (palestiniens) ».
M. Netanyahu a décidé de construire 1.500 logements dans le quartier de
colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est annexée en contrepartie de la
libération cette semaine par Israël de 26 prisonniers palestiniens dans le
cadre des négociations de paix relancées sous l’égide des Etats-Unis.
Les responsables israéliens ont en outre affirmé qu’Israël allait
« continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs
de colonies et à Jérusalem », assurant que « les Américains et les Palestiniens
étaient au courant à l’avance de cet arrangement », ce qui a déclenché une vive
polémique avec la direction palestinienne.
De leur côté, les dirigeants palestiniens ont catégoriquement nié avoir
accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en
échange de la libération de détenus palestiniens.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry doit se rendre prochainement en
Israël et dans les Territoires palestiniens afin de tenter d’insuffler une
nouvelle impulsion à la reprise des pourparlers israélo-palestiniens après la
décision israélienne d’accélérer la colonisation.
M. Ferry, qui a imposé un black out médiatique sur les pourparlers de paix
auxquels il a ramené les deux parties fin juillet, a affirmé récemment que les
négociations s’intensifiaient.
Mais un haut dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine
(OLP) a déclaré cette semaine que les pourparlers n’avaient « pas fait de
progrès tangible », en déplorant que « l’actuelle position de négociation
israélienne soit la pire depuis plus de 20 ans ».
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