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Colloque du BNVCA à l’assemblée Nationale Jeudi 22 Octobre 2015 à Paris

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Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), présidé par SammyGhozlan, a organisé un colloque à l’Assemblée nationale (salle Victor Hugo), jeudi 22 octobre2015 sur le thème :

« La République debout face à l’antisémitisme et au terrorisme »

Ce colloque qui a rassemblé de très nombreuses personnalités de premier plan s’est déroulé

autour de trois tables rondes.

La première portait sur « la convergence achevée entre antisémitisme et terrorisme » tant

le lien, déjà ancien et si souvent dénoncé, ne fait désormais aucun doute.

La deuxième table ronde dénommée « Antisémitisme et terrorisme : le djihadisme

antijuif » a abordé, sans langue de bois, la dimension spécifiquement anti-juive du djihadisme

qui sévit dangereusement en Europe, et tout particulièrement dans notre pays, la France.

Enfin, la troisième table ronde a voulu mettre en exergue les « armes » que la République et la

démocratie mettaient à notre disposition pour lutter de manière concrète et efficace contre

l’antisémitisme.

Les interventions, souvent brillantes et riches d’enseignement, ont fait frémir l’assistance

d’émotion, et parfois même de colère.

De l’émotion, il y en eu quand Sammy Ghozlan a rendu un hommage empreint

d’admiration et de pudeur à son ami d’enfance Raphaël Drai, intellectuel juif de renom,

disparu en juillet dernier. Cette allocution a été suivie d’une minute de silence en y ajoutant la

mémoire des civils israéliens littéralement exécutés en pleine rue par des fanatiques au

couteau, sanguinaires et barbares.

Toujours de l’émotion avec le témoignage de Waleed Al-Husseini, palestinien de 26 ans,

né en Cisjordanie, arrêté et torturé en 2010 par l’Autorité palestinienne pour blasphème contre

l’islam, qui a été chaleureusement applaudi. Ce jeune homme courageux nous a narré

comment il a bravé tous les interdits de sa propre culture pour dénoncer la haine anti-juive de

son propre peuple et faire un appel, on pourrait même dire un hymne, à la Paix.

La culture arabo-musulmane n’étant pas démocratique, a-t-il prévenu, toute forme de

contestation de la doctrine, toute velléité de débat d’idées, toute tentative d’altérité, est voué à

l’échec. « L’islamisme est très présent en France. Le salafisme est très bien implanté dans vos

banlieues … le danger est mortel. L’islam, a-t-il poursuivi, s’est construit sur les razzias, les

massacres, la guerre, ce passé de gloire est source de fierté pour nombre de Musulmans pour

qui toute forme d’analyse critique est une honte jetée sur leur foi »

Ces mots crus et rares prononcés par un si jeune homme, avec un sourire désarmant et

angélique, sont venus illustrer une situation dramatique et vécue qui a profondément

impressionné l’assistance. Cet héroïsme ordinaire, comme on en voit peu, lui a, d’ailleurs,

valu de nombreuses menaces de mort, et font qu’aujourd’hui, il vit exilé, et sous protection,

en France

De la Colère, il y en a eu quand une vidéo a été diffusée sur grand écran, montrant une

récente manifestation pro-palestinienne en plein cœur de Paris, où on pouvait voir des jeunes

gens exhibant un immense drapeau palestinien aux pieds de la statue de la République, sur la

place du même nom et scandant, sans être inquiétés, : « Boycott d’Israël, des armes pour le

Hamas ». Ainsi, une centaine d’individus convaincus de leur légitimité, de leurs bons droits,

et de leurs convictions ont bravé, impunément, les lois de la République.

Les avocats anti-BDS, Marc Bensimhon,(avocat du BNVCA) et Pascal Markowicz

ont rappelé avec force détails les procédures en cours ou déjà gagnées, en soulignant que

l’appel au boycott est interdit en France et tout simplement assimilé à de la discrimination

punie par la loi. Ces appels sont des cris à peine déguisés qui réclament le meurtre des Juifs.

Ils ont rappelé que les slogans pseudo-humanitaires et faussement acceptables de l’anti-

sionisme ne sont que les oripeaux abjects d’un anti-judaïsme qui n’a jamais été aussi virulent

et dévastateur dans l’opinion publique internationale.

La haine d’Israël a quitté depuis longtemps le champ possible du politique pour

atteindre le champ insupportable de la haine des Juifs.

« Juifs, tueurs d’enfants », dignes des pogroms d’autrefois, des génocides d’hier, et du

lynchage médiatique d’aujourd’hui, colporte une violence gratuite et virale dont le but n’est

pas de créer un Etat palestinien, mais bel et bien de marginaliser l’État hébreu, de contester

l’existence même d’un pays pour les juifs, et par là même d’éradiquer l’histoire et le

patrimoine de la nation juive.

Shimon Samuels, directeur des relations internationales au Centre Simon Wiesenthal, a

rappelé qu’il existe « un acharnement mondialisé né avec l’esprit de Durban » nous a rappelé

« Il y a un vol de l’identité juive … créer la Palestine c’est nier Israël, déconstruire

l’entreprise sioniste assimilée à un abject impérialisme … Achever notre isolement parmi les

nations concoure à délégitimer toute forme de résistance et de guerre juste au nom de Eretz

israël. »

Le message pro-palestinien est clair et habilement orchestré : « la spécificité de l’histoire des

Juifs n’existe pas, toutes les terres sont promises, tous les peuples sont élus, mieux … les Juifs

sont des Palestiniens comme les autres, Jésus est un Palestinien, … les Juifs n’existent pas en

tant que nation, en tant que peuple ». La Nakba a remplacé la Shoah dans un étonnant

révisionnisme historique. « Il faut créer des armes culturelles pour lutter contre ce fanatisme

qui est un crime contre l’histoire » a conclu Shimon Samuels.

Marc Bensimhon, avocat du BNVCA, nous a alors confié : « Chers amis, car je suis sûr

qu’ici, j’ai encore des amis … j’ai cru à la France … mais on a de quoi s’inquiéter. Le

combat contre BDS est violent, énorme, c’est une lutte de chaque instant. » ; qu’aujourd’hui,

on a le droit de s’attaquer ouvertement aux Juifs … « Les recours à la loi existent bien sûr,

mais pour combien de temps encore ? Nos ennemis sont forts, très forts, ils ont aussi de

brillants avocats … La cour de cassation, il y a deux jours, a rendu un jugement en notre

faveur … »

C’est une bonne chose, mais sachons que rien n’est acquis. La légalité nous protège, mais

qu’adviendra-t-il demain ?

La loi seule peut-elle être un rempart suffisant contre la haine ?

La cause palestinienne est un alibi, a-t-on rappelé à plusieurs reprises au cours du colloque.

Maître David Père, avocat à la cour et membre du comité scientifique de l’AFVT

(Association française des victimes du terrorisme) a précisé que la propagande anti-sioniste

sert de toile de fond au djihadisme. « Rien qu’en France, on comptabilise par jour 50 000

connexions à des sites complotistes. »

Lors de la deuxième table ronde animée par Maître Charles Baccouche, Guy Millière,

économiste et écrivain., a souligné que « L’antisémitisme en Europe ne vient plus de

l’extrême droite, mais de l’extrême gauche et de l’islamisme » a souligné « Il faut combattre

le terrorisme anti-juif en regardant ce qu’il est … Derrière la diabolisation d’Israël relayé

par les médias français qui incitent à la violence et s’en rendent complices, il existe un

islamisme qui n’est autre qu’une excroissance de l’islam »

Le terrorisme islamique, dit-il avec force, n’est pas une secte étrangère à la culture

musulmane. « Le djihad, ne nous racontons pas d’histoire, c’est toujours un appel au

meurtre, et cet appel au meurtre a commencé avec les attentats de la rue Copernic et de la

rue des Rosiers. » Charlie hebdo est oublié depuis longtemps a regretté monsieur Millière,

nous avons la mémoire courte, « et c’est cela qui est grave ».

Comment ne pas admettre que nous avons en effet, dans ce pays, une grande difficulté à

regarder la réalité en face, que la lucidité prend du temps, qu’elle semble toujours avoir

un train de retard sur les événements.

Qui d’autre qu’un Juif sait que l’antisémitisme annonce immanquablement la montée d’une

nouvelle forme d’arbitraire et de terreur qui s’immiscent dans les esprits avant même de

s’exercer dans les faits ? Terroriser l’ennemi c’est déjà l’empêcher de parler, et l’ennemi du

fanatisme anti-juif est la démocratie c’est-à-dire le débat, la contestation, le droit à la

différence.

Il faut rappeler, comme l’on fait tous les intervenants, que la généralisation de la pensée

unique sert la cause du djihadisme et égratigne un peu plus le corps fragile de notre

République.

La question qui se posent à tous ceux qui sont épris des valeurs de la République est celle-ci :

Comment lutter contre le fanatisme ? On aimerait tous croire que la loi, l’État de droit,

l’éducation, le pluralisme, nous préservent et nous préserveront pour longtemps de ces excès

immondes du fanatisme. En tous cas, pour Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat

Unité-Police, nous n’avons pas d’autres choix que d’« oser l’autorité. ». Parce que le

terrorisme peut s’exercer à tout moment, dans les villes comme dans les campagnes, parce

que la menace a trop longtemps été sous-estimée, parce que toute la population est désormais

visée et non pas seulement les Juifs, le combat contre le terrorisme est devenu une cause

nationale. Il ne s’agit plus de défendre une communauté, mais de défendre l’existence même

de notre République.

Les terroristes aujourd’hui ne sont plus des réseaux étrangers venus commettre des attentats

en opération commandée, a ajouté monsieur Comte. Les criminels sont des jeunes français

hystérisés sur Internet, nés chez nous, parmi nous. « La menace désormais est bien

appréhendée par nos dirigeants, conscients que nous sommes tous devenus des cibles

potentielles. »

Mais, avoue monsieur Comte, ce sont les terroristes, et les terroristes seuls qui ont le

dernier mot. Parce qu’ils agissent par surprise, parce ce qu’on les attend ici et qu’ils frappent

là, parce que internet continue sans relâche un travail destructeur de propagande difficilement

maitrisable, « la République aurait tout à gagner à utiliser dès maintenant les mesures

fortes pour ne pas en arriver un jour à une urgence forcément attentatoire aux libertés. »

Il faut oser aller encore plus loin. Le mot crucial de répression n’a pas été prononcé. Pourtant,

comment oser l’autorité sans répression, sans fermeté ni intransigeance ? Ces faiseurs de

haine, et autres Kouachi ou Nemmouche en puissance, ne connaissent que le langage de la

force. La loi, à leurs yeux, n’a que peu d’effets.

Or, il faudrait lutter contre le terrorisme sans état d’âme ni excuse misérabiliste qui font

trop souvent passer les criminels djihadistes pour des victimes et non pour des

coupables. Il est impératif que dans un tel contexte, la réponse soit plus forte, significative et

exemplaire.

Pour Xavier Raufer, criminologue de renommée internationale, la seule vraie question qui

mérite d’être posée est la suivante : « Qui est l’ennemi ? »

Il faut oser faire le diagnostic, oser mettre des mots et les assumer !

« Ceux qui tuent sur notre sol sont des voyous ré-islamisés qui ne sont pas tous partis en Syrie

ou dans l’État islamique » … « Ils vivent dans nos cités, ils fréquentent nos écoles … Ils ne

sont pas de simples délinquants, mais bel et bien des criminels, et méritent d’être traités

comme tels »

Ces bombes humaines sont imprévisibles, elles basculent dans la terreur brusquement, sans

préavis. Tous les efforts de la DCRI et fichiers S ne suffiront pas pour les appréhender et

prévenir leurs actes fous. Il faut s’habituer à ce danger à condition que l’État prenne toute sa

part de responsabilité.

« Sans fermeté a repris le Grand rabbin de France, Haim Korsia, quoi que l’on fasse, on ne

doit pas s’habituer … chaque acte antisémite est inacceptable, car c’est le début d’une chute

qu’on n’arrête plus … et l’habitude doit être de ne rien accepter. »

Si la lucidité aujourd’hui est de mise, les moyens pour la mettre en œuvre ne semblent pas

unanimes, loin de là. L’exemple funeste de l’été 2014 à Paris a démontré que des

manifestations pourtant interdites par le gouvernement ont bel et bien eu lieu comme prévu,

face à des forces de police qui, pour agir, ont attendu des ordres qui ne sont pas venus.

Oser l’autorité, certes, mais où est l’autorité ?

Richard ABITBOL, animateur de la troisième table ronde, a rappelé que, depuis des mois, on

nous parle d’une loi contre l’antisémitisme, mais que celle-ci, promise pour la fin de l’année

(« laquelle ? » a demandé la salle unanimement), tarde à venir ?

Question à laquelle, François Pupponi, député-maire de Sarcelles, a tenté de répondre.

De quelle fermeté peut-on se prévaloir quand on veut faire croire à la population que, tel à

Moirans ces derniers jours, la répression est plus efficace si on interpelle a posteriori, « après

enquête », et non plus sur le champ « la main dans le sac » ?

Quand le pouvoir ne fait preuve que d’une fermeté de parade, celle-ci est tout aussi complice

des débordements qu’elle en est la victime. Et quand la fermeté n’est plus de mise, l’autorité

ne vaut rien.

Les policiers, le personnel pénitentiaire et les avocats, dans la rue en ce moment même,

sont bien placés pour le savoir.

Aucune loi n’est applicable, aucune autorité n’est respectée, si l’appareil d’État dans son

entier ne fait preuve de cohérence et de cohésion.

« Aujourd’hui, dans les prisons, ce sont les délinquants qui font la loi, comme dans leur cité,

ce sont eux qui commandent. » se plaignait un délégué CGT à la télévision, manifestant ce

même jeudi 22 octobre place Vendôme, sous les fenêtres de madame Taubira.

Il y a pour finir, une phrase déterminante qui n’a jamais été prononcée au cours du colloque

du BNVCA mais qui était, me semble-t-il, dans tous les esprits, aux côtés de toutes les

convictions : Le combat contre l’antisémitisme est d’abord un combat politique !

Il ne s’agit pas de se dire comment le mener. Il s’agit tout simplement de vouloir le gagner.

Les interventions de Roger Cukierman et Joël Mergui ont évoqué les interrogations, les

craintes et les espoirs de la communauté juive de France.

Puis, le colloque s’est achevé par un retour à l’émotion avec un hommage appuyé à Raphaël

Drai, en présence de son fils et de sa femme, et auquel a été remis, à titre posthume, le Prix du

BNVCA pour l’ensemble de son œuvre et pour son courage intellectuel.

Enfin, Sammy GHOZLAN et Joël Mergui ont remis à Boualem Sansal le Prix du BNVCA

pour la liberté de conscience et pour son l’ensemble de son œuvre. Ce dernier a conclu par des

remerciements très émouvants.

Richard ABITBOL sur la base du reportage de Jean-Paul Fhima

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1 Comment

  1. Annie

    Qui sont les sémite ? Bcp le savent pas. Faut savoir l’histoire sinon c’est confusion. Antisémite et antijuif c’est totalement différent et bcp bcp ne font pas la différence.d ou vient le peuple sémite ?

    Reply

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