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Cellule de Cannes-Torcy: trois suspects arrêtés, deux armes découvertes Par Nicolas GAUDICHET

PARIS, 15 oct 2013 (AFP) – Trois nouveaux suspects ont été arrêtés dans les
Alpes-Maritimes et deux armes ont été trouvées chez l’un d’eux dans l’enquête
sur la cellule islamiste dite de Cannes-Torcy, présentée comme l’une des plus
dangereuses depuis des années en France.
Les enquêteurs ont trouvé à Mougins, au domicile de ce converti à l’islam
de 26 ans, un pistolet-mitrailleur de type Uzi, un pistolet semi-automatique
et des munitions, ont indiqué à l’AFP des sources proches de l’enquête. La
garde à vue, qui peut durer quatre jours en matière antiterroriste, aura
notamment pour objet de déterminer l’usage qu’il comptait en faire.
Dix-huit personnes sont mises en examen dans ce dossier, dont de nombreux
ont des profils de délinquants convertis à l’islam radical. Quatorze suspects
sont écroués.
Les deux autres hommes interpellés lundi, à Vallauris et au Cannet, 35 et
36 ans, sont aussi des convertis à l’islam. Chez eux, les enquêteurs de la
sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire ont trouvé
plusieurs milliers d’euros en liquide. Ils ont saisi du matériel informatique
et des téléphones portables, a ajouté une des sources.
Cette cellule avait été décrite à l’automne 2012 par le procureur de la
République de Paris François Molins comme le « groupe terroriste le plus
dangereux jamais démantelé depuis 1996 » et la dernière vague d’attentats
visant la France.
Au moment de son démantèlement, ses membres, qui se retrouvaient notamment
dans un appartement cannois, étaient soupçonnés d’avoir d’une part commis une
attaque avec une grenade contre un commerce juif de Sarcelles qui avait fait
un blessé léger le 19 septembre 2012, et de l’autre d’avoir mis en place une
filière jihadiste. Un ou plusieurs de ses membres seraient partis en Syrie.
Mais les investigations ont ouvert de nouvelles pistes aux policiers qui
soupçonnent notamment ses membres d’avoir projeté un autre attentat contre une
enseigne de restauration rapide, transformant cette enquête en dossier
tentaculaire.

Une attaque terroriste évitée

Le démantèlement de la cellule dite de Cannes-Torcy a débuté en octobre
2012 quand l’empreinte d’un de ses leaders présumés, Jérémie Louis-Sidney,
petit délinquant auto-radicalisé, est retrouvé sur la cuillère de la grenade
utilisée à Sarcelles.
Louis-Sidney est tué à Strasbourg le 6 septembre 2012 après avoir ouvert le
feu sur les policiers venus l’interpeller. L’autre leader présumé, Jérémie
Bailly, avait été interpellé trois jours plus tard à l’aube à Torcy
(Seine-et-Marne) avec une arme chargée alors qu’il revenait d’une salle de
prière.
Lors de ce premier coup de filet, des testaments avaient été découverts
chez certains membres, laissant craindre aux enquêteurs des velléités d’action
kamikaze ou de départ vers des zones de jihad.
Dans un garage utilisé par Jérémie Bailly, les enquêteurs avaient retrouvé
le nécessaire pour construire un engin explosif « similaire à ceux utilisés
lors de la vague d’attentats commis par le GIA en 1995 et 1996 », selon une
source proche de l’enquête. Une liste de cibles potentielles, notamment des
symboles ou des représentants de la communauté juive, était également trouvée.
Bailly est soupçonné du braquage d’un restaurant en Seine-et-Marne et de
vols de voitures destinés à financer la cause, comme avaient pu le faire les
« islamo-braqueurs » du « gang de Roubaix » au milieu des années 1990.
En juin, un militaire de la Marine avait été interpellé à Toulon. Frère
d’un homme soupçonné d’être parti combattre en Syrie aux côtés d’islamistes,
il a été interrogé sur le soutien matériel qu’il lui aurait apporté.
L’enquête a également été élargie à une lettre de Bailly qui, depuis sa
cellule, demandait à une connaissance de s’en prendre à un des juges
antiterroristes en charge du dossier. Dans ce courrier, intercepté en janvier
2013, Bailly donnait à son interlocuteur un mode d’emploi détaillé pour
fabriquer une bombe.
ng/arb/ger/pad

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