27 octobre 2014 .
Il y a quelques jours, les citoyens israéliens étaient appelés à voter afin d’élire leur maire et leurs conseillers municipaux.
Le taux de participation relativement faible, avoisinant les 50%, et les résultats nous promettent quelques analyses et réflexions. Dans toutes les grandes villes du pays, les maires sortant ont réélus et nombre d’entre eux l’ont été en étant indépendants des grands partis politiques qui pourtant n’ont pas ménagé leurs efforts afin de s’imposer. Il en a été ainsi à Jérusalem, Tel Aviv, Haifa et Beer Sheva.
A Jérusalem, face à Nir Barkat, le Likoud, Israël Beteinou et le parti Shas ont cherché à faire élire un parachuté de Givataïm, proche banlieue de Tel Aviv, sans succès. Les guerres au sein des partis religieux, l’abstention massive de cette frange de la population et le refus des citoyens arabes israéliens de participer aux votes doivent nous interpeler.
Dans cette ville, capitale une et indivisible d’Israël, les deux communautés qui pèsent le plus quant aux aides sociales qu’ils perçoivent, refusent de participer aux élections. En plus de ne pas participer à la vie économique et citoyenne, elles se retrouvent unies dans un refus commun de citoyenneté.
Les partis religieux, au lieu de prendre leur place dans la société et d’enrichir le vivre ensemble, préfèrent se livrer à une guerre de succession après le décès du Rav Ovadia Yossef (zal) et continuent leur guerre souterraine mais connue entre ashkénazes et sépharades. De leur coté, les arabes israéliens, écoutant les injonctions venues de l’Autorité palestinienne, n’ont quasiment pas voté. La société israélienne juive, laïque ou religieuse sioniste qui étudie, travaille et sert avec fierté dans les rangs de Tsahal, est en droit de se poser la question des droits et des devoirs de chaque citoyen. Les arabes israéliens de Jerusalem, dont on sait que l’immense majorité ne resterait pas dans une Palestine qui verrait le jour, ne peuvent continuer à vivre et bénéficier des droits normaux de tous citoyens israéliens et en même temps refuser la langue, le système éducatif et un service civil israélien. Respectueux de la différence et désireux de voir les barrières tomber, je ne peux comprendre ni admettre que ces israéliens arabes se mobilisent aux élections législatives afin d’envoyer à la Knesset des députés anti-israéliens déclarés et continuent à profiter des bienfaits de la démocratie israélienne. La paix tant désirée par tous ne peut faire l’impasse sur ces questions fondamentales.
De l’autre côté, les partis religieux ne peuvent continuer eux aussi à profiter de ce que leur offre l’Etat juif sioniste sans en reconnaître les lois et les devoirs. Il est de leur responsabilité de s’ouvrir et de participer à la construction jour après jour de l’Etat juif en étudiant tout en travaillant et en faisant un service civil. Cela montrerait la beauté et la grandeur de notre judaïsme éclairé qui porte en lui toutes les valeurs de liberté, de fraternité et d’égalité. Ces élections municipales doivent être l’occasion pour les dirigeants du pays de se poser les véritables questions et de proposer surtout des réponses aux nombreuses interrogations qui se sont exprimées lors de ce scrutin local qui touche à la vie quotidienne et réelle de chaque citoyen.