La police a procédé jeudi à 11 perquisitions dans le nord-est de laBelgique et interpellé dix personnes dans le cadre d’un « dossier de terrorisme » sans lien avec les attentats de Paris qui ont fait 130 morts, a annoncé le parquet fédéral belge.
« Dans le cadre d’un dossier de terrorisme du parquet fédéral, non lié aux attentats de Paris, à la demande du juge d?instruction de Malines spécialisé en matière de terrorisme, onze perquisitions ont été exécutées ce (jeudi) matin en région limbourgeoise », dans la partie néerlandophone du pays, a précisé le parquet dans un communiqué.
Dans cet ancien bassin minier à forte population d’origine étrangère situé près des Pays-Bas, où des cellules jihadistes ont déjà été démantelées ces dix dernières années, les policiers sont intervenus « notamment à Dilsen-Stokkem, Maasmechelen, As, Houthalen-Helchteren et Maaseik », selon la même source.
« Dix personnes ont été emmenées pour audition. Le juge d’instruction décidera dans le courant de la journée de leur remise en liberté éventuelle ou de leur maintien de détention », ajoute le parquet, qui s’est refusé à donner l’identité des personnes interpellées ou la nature des « objets emportés ».
« Ni armes ni explosifs n’ont été découverts », a toutefois précisé le parquet.
La police avait procédé le 30 janvier dans la même région à 22 perquisitions qui avaient débouché sur quatre inculpations pour « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Il s’agissait à l’époque d’un dossier « relatif à la problématique des départs en Syrie« , avait expliqué le parquet fédéral.
La Belgique, petit pays de 11 millions d’habitants, est, en Europe, celui qui compte le plus grand nombre de volontaires partis combattre en Syrie ou en Irak, proportionnellement à sa population. Quelque 494 « jihadistes belges » ont été identifiés : 272 sont en Syrie ou en Irak, 75 sont présumés morts, 134 sont revenus et 13 sont en route pour la Syrie ou l’Irak, selon des chiffres donnés en novembre par la Sûreté de l’Etat, les services de renseignement belges. Par ailleurs, les autorités ont établi une liste de quelque 800 personnes « radicalisées » vivant sur le territoire belge.
L’enquête sur les attentats de Paris a révélé que la plupart des assaillants avaient séjourné en Syrie.