Nous assistons, depuis le début de l’année 2016, à une incroyable mobilisation étrangère et française contre la campagne Boycott Désinvestissements Sanction (B.D.S.) qui appelle, en toute illégalité, depuis des années, au boycott des produits israéliens.
En effet, après des années où la dénonciation des appels scandaleux et illégaux au boycott de ces produits lancés par ce mouvement n’a rencontré aucun ou peu d’échos de la part des gouvernements, plusieurs Etats se sont enfin clairement prononcés pour leur illégalité.
C’est ainsi que le président américain Barack Obama a voté en février 2016 un projet de loi qui punit la campagne internationale de boycott contre Israël. Notamment en exigeant que les négociateurs américains ne coopèrent pas avec les entités qui participent au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël, et en prévoyant la public
ation de rapports sur ces entités (dans les 180 jours après la signature de cette loi l’administration américaine devra faire rapport au Congrès sur les activités BDS dans le monde, y compris sur la participation d’entreprises étrangères à des boycotts politiques d’Israël).
Le gouvernement britannique a annoncé le 15 février 2016 qu’il allait interdire aux institutions anglaises recevant des fonds publics, telles que les universités ou les mairies, de boycotter des produits israéliens. Le Parlement canadien a, le 22 février 2016, adopté à une large majorité une motion condamnant le mouvement B.D.S.
L’Allemagne s’est attaquée au financement du B.D.S. : la banque DAB Bank, une filiale de BNP Paribas, a décidé de fermer le compte sur lequel le site allemand de B.D.S. recevait ses dons.
En France, enfin, alors que la loi et la jurisprudence condamnaient fermement le boycott organisé par le B.D.S., la Cour de cassation ayant rappelé que ce mouvement violait l’article 24, alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881, qui dispose que : « … Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement. » (arrêts n°14-80020 et 14-80021 du 20 octobre 2015 de la chambre criminelle de la Cour de cassation,) et malgré, notamment, la circulaire ALLIOT-MARIE du 12 février 2010 (Circulaire CRIM-AP n° 09-900-A4), qui demande aux parquets d’engager des poursuites contre les personnes appelant, ou participant, à des actions de « boycott » des produits déclarés israéliens et issus des colonies israéliennes en Palestine, la situation est plus contrastée.
Après des années d’une complaisance incompréhensible, pendant lesquelles des manifestations de ce mouvement ont été permisses, ou tolérées, les choses ont un peu évolué dernièrement.
Tout d’abord, avec la décision du 16 février 2016 de la Mairie de Paris, qui, sur le souhait commun de la majorité socialiste et le mouvement Les Républicains, a émis le vœu que la Ville de Paris condamne le boycott envers Israël, les appels au boycott relayés lors de rassemblements sur l’espace public parisien et s’oppose publiquement à toutes les tentatives d’isoler Israël du concert des Nations et réaffirme son attachement à la promotion d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien se manifestant par la coexistence paisible de deux états dans des frontières sûres et reconnues (ce qui n’a pas empêché la tenue le même jour d’un rassemblement du B.D.S. Place du Châtelet, malgré des consignes expresses de la Préfecture de Paris).
Ensuite, ce 27 février 2016, les activistes antijuifs de l’organisation CAPJO EuroPalestine avaient organisé un rassemblement place de la République à Pari depuis plus de 3 mois contre sa détention administrative par l’occupant israélien », en appelant, notamment, et bien entendu au boycott.
La nouveauté de ce jour a été cependant que ces manifestants se sont vus vers la fin de leur rassemblement astreints par la Préfecture de Paris de retirer leurs tee-shirts appelant au Boycott.
Bien entendu, cette contrainte est très symbolique. Elle ne saurait dénuer de portée les discours sans ambigüité tenus ce jour-là comme à leur habitude. Il faut néanmoins la saluer, car elle semble indiquer que la France serait enfin encline à appliquer la loi sur l’interdiction du B.D.S. : symbole et message que nous attendions depuis des années.
Reste qu’il faut rester bien évidemment très vigilants : les mouvements B.D.S. sont très nombreux, que ce soit sur la place publique, ou au sein d’organisations. Je ne vois pas comment, malgré toute la bonne volonté du monde, toutes les formes d’expression du boycott d’Israël pourront être entravées. Exemple parmi tant d’autres : la tenue, le même jour, Place de la Rotonde de la Villette à Paris, du Collectif « Ni Guerres, ni Etat de Guerre. » :magma de revendications qui nt néanmoins pour point commun le rejet des valeurs de la République, de l’autorité de l’Etat, de la France …, et les mêmes participants …( http://www.cnt-f.org/59-62/wp-
Mais du reste, ce n’est pas l’essentiel. La lutte contre le boycott d’Israël doit être impérativement maintenue en gardant en tête que ce boycott n’est que l’une des manifestations les plus visibles de l’antisémitisme et de l’antisionisme.
Ce succès envisagé ne doit pas nous déconcentrer et nous devons continuer à tancer nos gouvernants de quelque bord politique qu’ils soient pour qu’ils s’attaquent au vrai péril qui menace Israël et le monde : l’islamisme.
Susan Hofen