Un des pilotes de l’avion russe abattu par la chasse turque et fait prisonnier par des rebelles syriens mardi, aurait été récupéré par un commando syrien, affirme mercredi matin la chaîne al-Mayadeen proche du régime de Damas et du Hezbollah.
Le second pilote de l’avion militaire russe abattu mardi par la Turquie « a été récupéré par l’armée syrienne », a affirmé mercredi matin quant à lui l’ambassadeur de Russie en France.
Il « a pu s’échapper et d’après les dernières informations, il a été récupéré par l’armée syrienne et doit regagner la base aérienne russe », a déclaré mercredi le diplomate, Alexandre Orlov, sur la radio française Europe 1. Le premier pilote de l’avion russe a été tué.
Un responsable gouvernemental turc avait prétendu mardi détenir des information selon lesquelles les deux pilotes russes seraient encore en vie alors que des membres de l’opposition syrienne affirmaient qu’ils étaient morts.
L’armée turque a abattu mardi un avion militaire russe qui avait, selon Ankara, violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie, un incident jugé « très sérieux » par Moscou et qui a provoqué une brusque montée des tensions entre les deux pays.
En soirée, les États-Unis ont affirmé croire que l’incident avait eu lieu non pas dans l’espace aérien turque, mais plutôt dans celui de la Syrie.
Un peu plus tôt, le président américain Barack Obama avait pourtant souligné lors d’un échange avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan que le droit de la Turquie de défendre sa souveraineté était « soutenu par les Etats-Unis et l’Otan », a déclaré la présidence turque dans un communiqué.
Les deux hommes ont également convenu de « l’importance de désamorcer les tensions et de faire en sorte d’éviter de nouveaux incidents similaires ».
Une question de « devoir »
Suite à l’incident le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a justifié la décision de ses forces armées d’abattre l’avion militaire en affirmant qu’il était de son « devoir » de tout faire pour protéger ses frontières
La Turquie a le droit de « protéger ses frontières », s’est défendu à son tour le président Recep Tayyip Erdogan.
« Tout le monde doit respecter le droit de la Turquie à protéger ses frontières », a déclaré M. Erdogan, qui réagissait publiquement pour la première fois à l’incident à l’occasion d’un discours dans son palais présidentiel à Ankara.
Le bombardier russe Su-24 abattu par l’aviation turque ne menaçait pas la Turquie, l’avion ayant été touché en territoire syrien à un kilomètre de la frontière turque, a assuré pour sa part le président russe Vladimir Poutine.
« Nous ne tolérerons jamais que des crimes comme celui d’aujourd’hui soient commis », a poursuivi le président russe.
L’avion de combat n’a jamais quitté l’espace aérien syrien, a annoncé le ministère russe de la Défense alors que la Turquie affirme que l’appareil a violé son espace aérien.
La Syrie a dénoncé mardi une « agression flagrante » contre sa souveraineté après que la Turquie voisine a abattu un avion russe dans le nord du pays.
« Dans une agression flagrante contre la souveraineté syrienne, la partie turque a abattu ce matin un avion russe ami sur le territoire syrien, à son retour d’une mission de combat contre le groupe Daesh (acronyme arabe du groupe État islamique) », selon une source militaire citée par l’agence officielle Sana.
Un des pilotes tué (armée russe)
Un des deux pilotes de l’avion de chasse russe a été tué alors qu’il descendait en parachute après s’être éjecté, a annoncé l’état-major russe, citant des informations préliminaires.
« Le point de chute de l’avion se trouve en territoire syrien, à quatre kilomètre de la frontière. L’équipage de l’avion s’est éjecté. Selon les informations préliminaires, un des pilotes est mort dans les airs alors qu’on lui tirait dessus depuis le sol », a précisé le général Sergueï Roudskoï, selon des propos retransmis à la télévision.
Un second soldat russe a été tué en Syrie lors d’une opération de sauvetage avortée des deux pilotes, lorsqu’un des hélicoptères du commando a lui-même été la cible de tirs, a annoncé l’état-major russe.
« Lors de l’opération, un des hélicoptère a été endommagé par des tirs et a dû atterrir. Un soldat a été tué », a annoncé le général Sergueï Roudskoï, selon des propos retransmis à la télévision.
La Turquie avait affirmé plus tôt qu’elle disposait d’informations selon lesquelles les deux pilotes sont en vie, et essaie de les récupérer, a annoncé à un responsable gouvernemental turc.
Peu après avoir annoncé avoir abattu l’avion russe, la Turquie a décidé de saisir l’ONU et l’Otan, dont elle est membre.
Il s’agit du premier avion russe abattu depuis le début de l’intervention militaire de Moscou en Syrie, commencée le 30 septembre à la demande du régime de Damas dont la Russie est un fidèle allié.
Depuis, les incidents de frontière se sont multipliés entre Ankara et Moscou. La tension entre les deux pays s’est encore accrue ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui ont, selon Ankara, visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. La Turquie a convoqué vendredi l’ambassadeur russe pour le mettre en garde contre les « sérieuses conséquences » de cette opération.
(avec AFP)