PARIS, 12 jan 2014 (AFP) – Il n’y a aucune « censure a priori » contre
Dieudonné, dont le Conseil d’Etat a interdit cette semaine le nouveau
spectacle, a déclaré dimanche la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
« Il n’y a pas de censure a priori contre M. Dieudonné M’bala M’bala, ce
n’est pas lui qui est censuré, c’est ce spectacle précis », a déclaré la
ministre, interviewée par BFM TV.
Le ministre de l’Intérieur « Manuel Valls a eu raison d’affirmer que, là, ça
suffisait! Le recul de Dieudonné, qui renonce à ce spectacle-là, c’est une
avancée pour tout le monde », a-t-elle affirmé.
Cette interdiction est « une victoire collective, de l’Etat de droit qui a
marqué un point contre une idéologie abjecte, le négationnisme, qui n’a pas
droit de cité dans notre pays », a-t-elle poursuivi.
« Dieudonné n’est ni un artiste ni un martyr, il a franchi toutes les
limites (…) acceptables dans une République, une société démocratique comme
la France qui a vécu durant la dernière Guerre mondiale des événements
tragiques », a estimé Mme Filippetti.
Dieudonné « n’est plus un artiste, c’est un propagandiste négationniste », a
jugé la ministre, rappelant qu’il a été condamné à sept reprises pour ses
propos.
Interrogée sur la nécessité de sanctionner de la même façon les propos
tenus par Dieudonné sur le web, la ministre de la Communication a rappelé que
« sur internet, il y a un droit qui est la responsabilité des hébergeurs ».
Tous ces hébergeurs ne sont certes pas français « mais il est possible
d’avoir une action spécifique vis-à-vis d’eux pour leur demander de retirer
des passages ou des extraits antisémites ou négationnistes », a-t-elle souligné.
« Il y a des outils qui existent, même si aujourd’hui c’est extrêmement
compliqué et délicat », a ajouté Mme Filippetti, citant notamment les sites
situés hors de France ou les « sites miroirs ».
« Néanmoins, il faut continuer avec la même détermination. On ne peut pas
considérer qu’internet est un espace où on peut voir tout et n’importe quoi »,
a-t-elle conclu.
ban/ei